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SPELEOLOGIE


Au début la descente se passe bien

Au début la descente se passe bien

 

 

       Dimanche 29 juillet :  Christine & Christian Carcauzon- Jo & Philippe Liaud.

 

Au programme de notre séance de prospection dominicale figurent 3 sites du bassin de la Dronne. Jovelle (La Tour-Blanche) tout d'abord. La veille, au même endroit je présentais à nos amis Savignac les gravures paléolithiques de la grotte (le sol de la galerie profonde est bouleversé par les fouilleurs clandestins), les tailleries de meules monolithes, la grange médiévale et les cluzeaux… 

Aujourd'hui il s'agit de contrôler l'intérêt d'un minuscule orifice  ouvert en lisière du bois de Halas. Presque une heure de déambulation à travers les fourrés pour rien sous une succession d'ondées passagères. Je ne parviens pas à retrouver la cavité en question découverte au début du printemps en compagnie de mon fils Romain. Premières atteintes de la maladie d'Alzheimer diront certains ! Quoi qu'il en soit  nous nous sommes attardés devant une série de diaclases pour l'heure impénétrables. Certaines, après désobstruction, pourraient cependant donner accès à des conduits sous-jacents. À revoir dès les premiers frimas car, ouvertes en sommet de coteau, elles sont susceptibles de fumer !  

            Face au désagrément d'averses persistantes, c'est sous l'auvent d'un porche troglodytique que nous prenons un frugal repas. Philippe nous offre une tournée d'un Bergerac dont il a le secret de l'approvisionnement et qui titre … 14° ! Pour 4 consommateurs la bouteille n'est pas de trop.

            Fugace étape à la « Cache des Rilloux »  sur les hauteurs de Saint Vivien : jadis à l'écart des habitations du village stricto sensu, la caverne est dorénavant englobée dans un espace pavillonnaire architecturalement indigent. À proximité de son orifice on construit une nouvelle maison en parpaings de béton. Philippe pensant que la cavité m'était inconnue a tenu à confronter son renseignement avec ma connaissance du terroir. Pas de doute, il s'agit bien de cette large galerie en joint transformée en commode dépotoir par la population locale que décrivait avant-guerre le curé-doyen de Montagrier Gabriel Chaumette, véritable initiateur de l'archéologie « subterranéologique », comme disent quelques pédants contemporains,

            Direction Valeuil maintenant. Je souhaite entreprendre l'élargissement d'un trou qui fume (rait) selon Serge Avrilleau qui me l'a indiqué. L'orifice baille à fleur de terre dans les sous-bois qui s'étendent, en rive droite de la Dronne, non loin du château de Ramefort si agréablement restauré il y a quelques années. C'est au terme d'une longue recherche que je l'avais retrouvé plusieurs semaines auparavant. Sans éclairage alors, la conformation de ce conduit pentu m'était restée inconnue. Le faisceau de ma torche, tout juste rechargée, ne dévoile rien d'excitant : à 2 mètres de profondeur un boyau surbaissé offre la seule possibilité de prolongement. Devant l'ampleur du travail, Philippe et moi jugeons plus judicieux d'en reporter la date jusqu'à confirmation de son statut de Trou qui fume !

            Pour l'agrément de la visite nous effectuons ensuite un court passage en rive gauche afin de revoir quelques cavités proches du moulin d'Amenot. Le spectaculaire  abri sous roche surplombant la source captée du vallon fait toujours rêver… Les centaines de m3 de son remplissage livreront un jour aux préhistoriens comme aux archéologues spécialisés dans l'étude des cultures plus récentes le formidable livre d'heure que nos ancêtres y ont écrit depuis des dizaines de milliers d'années. Des sondages anciens y ont été pratiqués (Pittard ?) et dans les déblais meubles nous y avons observé, par le passé des tessons à cordons digités provenant de jarres modelées à l'âge du bronze.  Les niveaux paléolithiques n'ont vraisemblablement pas été atteints lors du creusement d'une tranchée exploratoire trop peu profonde. À l'aplomb  de la paroi rocheuse qui se prolonge, impénétrable, sous le comblement clastique nous découvrons un minuscule tesson d'une céramique tournée pourvue d'un décor à la molette qui paraît gallo-romain. Sont-ce des agriculteurs de cette époque ou des occupants médiévaux qui ont creusé dans le roc, sur plusieurs mètres de long, cet ensemble de petits boulins à la destination conjecturale ?

            Pour le spéléologue la messe est dite : il n'y a ici aucune possibilité, sans bouleverser les couches archéologiques, de se faufiler sous le plafond de l'abri qui laisse deviner, à 2 mètres sous le niveau du sol et entre blocs et pierrailles envahissants, un laminoir haut de quelques centimètres. Râlant si l'on imagine l'existence de bas reliefs proches, de bovinés comme au Fourneau du Diable (Bourdeilles), de mammouths comme à Saint-Front-de-Domme ou d'équidés comme au Cap Blanc !

            L'heure tourne et la petite aiguille nous arrache à nos songes « creux ». Nous refranchissons la rivière par la passerelle du moulin de Grenier. À l'occasion de la traversée nous remarquons, en amont, toute une flottille de canoës stationnant à la hauteur de la grotte et du Cluzeau baignés par les flots. C'est en 1968 qu'en compagnie de Gilles Delluc j'ai visité l'une et l'autre pour la première fois. Vers l'aval, avant d'atteindre l'embranchement conduisant à Saint Julien de Bourdeilles, la route longe un coteau qui recèle trois cavernes et un site troglodytique majeur : Le Cluzeau de Chambre-Brune. Il y a maintenant 3 ou 4 ans une partie de sa paroi orientale s'est détachée créant une béance dans la salle des silos. J'ai découvert, carrément dans le fossé, après une longue désobstruction, la caverne la plus proche du moulin.

          

 C'était à la toute fin de la décennie 80 ou peut-être alors au début des années 90 ; pénétrable sur à peine 40 mètres elle s'achève sur une trémie sableuse colmatant totalement le méandre. En hiver ou au printemps il arrive que la base du conduit soit ennoyée par les eaux souterraines. Actuellement son orifice d'entrée est rebouché. Nous avons l'intention de reprendre son exploration. Sous le massif qu'elle draine existe tout un réseau dont les exutoires pérennes sont visibles en contrebas de la chaussée.

            Remontant la combe qui se prolonge jusqu'aux abords du village de Saint Julien, j'indique à Philippe la localisation de la grotte de Cérijol. Avec un autre Philippe, Boismoreau celui là, je l'ai parcourue dès 1967, sur les traces encore fraîches de ses premiers explorateurs adhérents d'un Spéléo-Club de Périgueux, qu'ensemble nous n'allions pas tarder à rejoindre. Avec ses presque 7 hectomètres de développement « Cérijol » est la cavité la plus importante du secteur… mais pas forcément la plus vaste.

            Passé le petit bourg rural assoupi sur l'interfluve nous plongeons vers la vallée du Boulou. Je souhaite intéresser Philippe Liaud à quelques investigations concernant le site du Trou des Martres. Perdu quelque part, entre le Moulin de La Faye et le hameau de Barneuil, au beau milieu des bois étendus qui recouvrent le flanc Est du talweg, le Trou des Martres était connu de l'abbé Gabriel Chaumette puisqu'on en retrouve  une mention dans des carnets demeurés inédits, mais sans doute ne s'y était-il pas aventuré comme le donne à penser l'absence de tout compte-rendu.

            C'est en 1982, qu'en compagnie de mon frère Serge, depuis trop longtemps rangé des voitures, que je l'ai exploré. J'ai publié en 1991, un petit récit de cette incursion qu'il n'avait pas été facile d'organiser tant nos informateurs traînaient les pieds.

« Me faire accompagner sur place par un des habitants (de Saint Julien) qui m'avait, un peu à la légère, proposé son aide n'a pas été chose facile. Ce n'est qu'au bout de la troisième ambassade et encore parce que Serge et moi l'enlevons pratiquement de force, que ce dernier nous accorde, bien à contrecœur, satisfaction ! Arrivés devant les deux orifices du « trou » je comprends mieux les réticences du bonhomme. L'excavation a été convertie en un effroyable charnier qui exhale une odeur pestilentielle. Ironie de l'étymologie ; « Martres » n'a rien à voir avec le petit carnassier de nos forêts mais dérive du latin « Martyres » et évoque, pour l'archéologue, le cimetière, la nécropole ! On est bien dans le ton ! » (1)

Pendant quelque temps la pratique du « tout à l'abîme » avait été abandonnée. Depuis peu elle retrouve une nouvelle vigueur. À l'ouest de Paussac, le gouffre de Lignères à Saint-Just, péniblement désobstrué jusqu'à –10 m.  est de nouveau rempli à ras la gueule d'ordures et de ferrailles diverses. Près de la Gonterie, le petit aven des Sudries continue, bon an mal an d'accueillir son lot d'animaux crevés… D'un seul coup d'œil jeté sur le cône d'éboulis qui, à la base du puis d'accès, s'épanche dans l'intérieur d'une vaste salle sous-jacente, nous constatons la présence de récents cadavres emmaillotés dans les habituels sacs d'engrais, saches étanches qui prolongeront interminablement la décomposition des corps.  Pour éviter un atterrissage sur un pareil sol nous décidons d'emprunter la deuxième entrée ; un conduit artificiel creusé au bas d'une diaclase anthropiquement aménagée. Le passage fortement déclive aboutit à la base d'une galerie qui se prolonge vers le nord-ouest en contournant le charnier et il débouche, a mi-hauteur du cône d'éboulis  qui conserve les traces d'un très ancien muret de pierres sèches. Je l'ai emprunté à plusieurs reprises et malgré son exiguïté extrême il est de loin préférable au puits voisin beaucoup plus vaste.

                                Photographie Romain Carcauzon

Au début la descente se passe bien ; le conduit est étroit mais si je ne suis plus aussi svelte qu'à 30 ans je ne m'inquiète pas pour autant des difficultés de la progression ; les pieds en avant, je l'élargis en surcreusant le sol des talons et en repoussant devant moi les feuilles, branches ou pierres qui s'y sont accumulées depuis ma dernière visite. Voilà, cependant, que je me fais labourer maintenant les fesses et les reins puis les épaules par des objets aigus  et que mes mains à tâtons se posent sur des obstacles faciles à reconnaître. Ma reptation dorsale s'effectue sur une charogne en phase terminale mais charnue encore, introduite   à l'aide d'une perche, dans cet étroit  couloir surbaissé   ou remontée vers l'extérieur par un renard !

Pas question, dans ces conditions, de poursuivre cette visite ; Je ne tiens pas à m'exposer à une quelconque infection comme celle qui au début des années 80 avait mis en péril la santé de mon frère retour d'une descente commune dans l'immonde « Trou des Séguinies », un autre gouffre charnier qui baille à proximité du dolmen de Peyre Levade entre Paussac et Saint-Vivien.

 

J'intime à Cannelle, ma chienne qui me suit à la trace un retour immédiat en surface. Attiré vers le bas je peine à reconquérir, à reculons, les mètres si péniblement gagnés dans l'autre sens et, vers la sortie, l'aide de Philippe, qui me tracte littéralement à l'aide d'un manche de binette, est la bienvenue.

Au nord du gouffre, au milieu de buis buissonnants, s'ouvre l'entrée d'un souterrain dont la la galerie unique coudée a fait jadis l'objet d'un comblement volontaire presque total qui en réduit à peu de chose la hauteur. En 2004, 2005, crois-je me rappeler, Romain et moi avions mis au jour, à proximité immédiate, un porche surbaissé rendu quasiment invisible par le déversement de pierrailles. Il semble s'ouvrir à la base du cratère de deux fosses coalescentes dans le remplissage desquelles nous avions exhumé quelques tessons médiévaux.  L'Histoire, ici, est partout… à peine se dissimule-t-elle sous la mousse !

Demain ou après-demain nous reprendrons nos recherches ébauchées.

Philippe qui, c'est le moins qu'on puisse dire, a du « métier » dans le bâtiment, est l'œil critique qui convient pour analyser le hameau ruiné de Hautefaye dont j'ai récemment découvert l'existence.

 À vol d'oiseau, un kilomètre environ le sépare du Trou des Martres. Ne le cherchez surtout pas sur l'IGN au 1/25 000ème : il n'y a jamais figuré ! 

Au XVIIIème siècle la carte de Cassini le répertoriait encore. Actuellement, une fois franchies les broussailles qui le dissimulent au regard c'est un regroupement de constructions ruinées, maisons d'habitation, granges et étables, qui s'impose à l'intrus s'insinuant précautionneusement entre leurs maçonneries vacillantes ou déjà à terre  depuis des lunes.

300 ans plus tôt Hautefaye vivait certainement son âge d'or. À l'époque, point d'arbres omniprésents sur ce coteau dominant la Belaygue et le Boulou mais d'innombrables parcelles tout en longueur, soigneusement cultivées, s'élevant de terrasses en terrasses, à la faveur de murailles minutieusement appareillées, jusqu'à ces quelques foyers d'une communauté paysanne. Pour y parvenir, depuis Barneuil, Saint-Julien, La Tabaterie ou le moulin de la Faye, voire la Suchonnie il ne manquait pas de chemins larges ou étroits, enserrés par des murettes ou de véritables fortifications, sillonnant l'espace sur des dizaines de kilomètres.  Les troupeaux regagnant la crèche n'avaient pas à redouter, en ce temps là, de rencontres inopinées avec de rageurs véhicules à moteur.

Sous le lierre Philippe dégage l'embrasure d'une fenêtre à imposte délicatement ouvragée. Un chanfrein  plein de grâce est apparu sous la végétation et maintenant je l'aide à découvrir un appui saillant mouluré. Cela évoque le XVème siècle, ou, à l'extrême rigueur,le début du XVIème.

Il serait regrettable de quitter les lieux sans lui montrer la citerne rupestre. Creusée en plein rocher elle a dû, à l'origine, être entourée d'un parapet épousant ses contours ovales comme le suggère l'amoncellement des pierres qui l'entourent. Peut-être même était-elle couverte.  En cette fin juillet l'eau du printemps y a depuis longtemps disparu mais l'humidité résiduelle permet l'épanouissement de plantureuses scolopendres.

            Plusieurs mètres cubes de déblais en masquent la base.  Sa profondeur demeure inconnue.  J'aimerais lui faire retrouver son aspect initial en la désobstruant. Sans nul doute, au cours d'une telle opération, mettrions-nous au jour des témoignages matériels de l'occupation du site…

La proposition incitatrice fera-t-elle son chemin ?

À travers bois nous rejoignons la vallée : il commence à se faire tard et Christine et Jo qui ont opté pour une balade plus reposante doivent s'impatienter. Dépassé le moulin de la Faye nous aboutissons sur le chemin qui longe la Belaygue remontant d'un coté vers les Bernard, de l'autre vers le carrefour des Quatre fontaines. Nous croisons quelques promeneurs attardés… Un peu de soleil et un coin de ciel bleu, leur ont redonné, en cette fin d'après-midi, le sourire.  Cannelle s'attarde sur le bord du ruisseau, y plonge les pattes puis le museau. Elle a soif et doit, comme le proclamait souvent, autrefois,un de nos amis, moins perméable aujourd'hui à la poésie ordinaire, « célébrer la délicieuse prodigalité de la nature » qui subvient à tous les besoins !

La semaine prochaine nous verra dans d'autres lieux : il y a, en particulier, dans la vallée de la Belle une grotte qui nous attend. Bien sûr, comme toujours, elle sera au choix, le nouveau Lascaux si ce n'est le nouveau Padirac !

Ch.C le 30/7/2007

(1) On peut lire la suite de cette relation dans notre ouvrage, « Découvertes souterraines en Périgord » Éditions du Roc de Bourzac Bayac 1991. Officiellement imprimé à 150 exemplaires (à titre de droits d'auteur nous n'en avons perçu que 15 ) ce livre continue de se vendre 16 ans après le tirage initial. Depuis cette époque des centaines, voire des milliers d'exemplaires sans doute ont été distribués. Aujourd'hui « Découvertes souterraines » est toujours disponibles dans bon nombre de librairies régulièrement approvisionnées, sur le site Internet E-Bay comme auprès de l'éditeur peu scrupuleux

 

                                                                                               

           

 

 

 


31/07/2007
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Casteret à Bara-Bahau

 

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07/09/2005
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Duralexique Sedlexique (1)

 

 

DURA LEXIQUE  SED LEXIQUE

 

Où l'on découvre le milieu souterrain

 

 

Abîme : Aux yeux des spéléologues les plus intéressants sont, comme la bêtise…insondables !

 

Argile : Si elle présente des fentes de dessiccation c'est qu'on a affaire à un silicate d'alumine complètement déshydraté. Imperméable à ce drame ce la soif le spéléologue la préfère beaucoup dans cet état qui facilite sa progression : En effet, quand l'une est sérieusement imbibée… l'autre trinque !

 

A.O.C : Abaladé, abisse, abissu, afous, avaloir, abenc, aven, baignon, balma, barranc, barrenc, bétoire, beurne, boaraque, bofia, boitard, bouillidours, bourna, bournigoun, caberno, calaven, carafon, caraven, chourun, cloup, conque, crebot, crô, cro, crouste, croute,  cuzoul, décombe, douts, douix, doux, embuc, emposieux, endouzoir, entonnoir, espéluga, espluga, frusta, garagïas, gobie, gourgas, hoehle, houle, igue, lapiaz, leize, osin, pou,  poye(é), quèbe, quièbo,  rabouillère, ragage, rascle,  roufio, sorgue, scialet, soucis, soubis,  toumple,  traucasse, touron,

 

 

AVEN : Un drôle de z'igue ce gouffre méridional 

 

 

CALCITE : Stalactites et stalagmites, ainsi que colonnes, piliers coulées, ou draperies, sont généralement composées de ce minéral ; les disques, formations cristallines plus rares, ne font pas exception à la règle  bien qu' à tort certains pourraient les croire en vinylite.

 

CAVERNE : Un mythe… qui ne supporte pas la dynamite !

 

CHATIERE : la taille inférieure c'est le trou de souris … après … ça revient pas ! … un trou de mémoire certainement !

 

CHAUVES-SOURIS : L'emploi généralisé, par l'agriculture productiviste, des pesticides et autres insecticides ainsi que le développement du tourisme spéléologique hypothèquent la survie des chiroptères. Confrontées en permanence à ces nuisances, ces aimables mammifères ailés continuent d' y laisser des plumes !

 

CHAUVE-SOURIS (BIS) : Lu dans « L'ami des jardins » ce courrier angoissé d'une certaine Mme Arlette Vitti, 60730 Novillers : « des quantités de chauves-souris ont envahi la toiture de la maison. Elles se glissent sous la tuile faîtière et sortent à la tombée de la nuit. Comment nous en débarrasser ? » Et le bon magazine de répondre : « Ces petits mammifères vivent la nuit. Pour les faire fuir tentez d'éclairer votre grenier dès que le jour tombe et boucher toutes ses issues ( y compris les plus petites !) » Y'en a qui sont tellement bouchés qu'ils mériteraient bien qu'on tente de les faire fuir !

 

 

CHEMINEE : La sagesse populaire prétend qu'il n'y a pas de fumée sans feu ; si cette affirmation recueille l'assentiment d'un trou qui fume c'est qu'il s'agit d'un fumiste ! Le plus souvent, cependant, pour donner le change, il peut chercher à dissimuler la vérité derrière un rideau de fumée. De quoi vous rendre fumasse !

 

 

CLUZEAU : Cluzeau ou cluseau, la cavité artificielle creusée sous le niveau du sol ou excavant les abrupts rocheux, a été dotée d'une appellation plutôt floue issue d'un nom qui, à l'origine, ne désignait sans doute que les grottes naturelles. En dépit de toutes les affirmations légendaires et affabulations auxquelles ils ont servi de supports les souterrains relevant d'une intervention humaine ne dépassent guère, dans le meilleur des cas, quelques dizaines de mètres de développement. Le spéléologue, amateur de déambulations souterraines illimitées, préfère quant à lui s'enfoncer dans l'immensité des cluzeaux de Rouffignac ou de Villars totalisant respectivement 7 et 11 kilomètres de galeries karstiques. L'avaleur de kilomètres attend un nombre élevé d'années à son  compteur pour s'intéresser de plus près à l'archéologie subterranéogérontologique!

 

COLONNE :  Elle est d'un usage littéraire peu recommandé en raison de sa connotation sexuelle phallocratique.

 

CONCRETIONS : En terme de santé il est parfois judicieux de se les faire enlever. A la voûte d'une caverne les prélever est toujours un mauvais calcul.

 

CONDUITE FORCEE :   Au fil du temps il arrive, sous l'effet d'un surcreusement du sol rocheux, qu'une conduite forcée se transforme en galerie en Trou de serrure. Quelle que soit la morphologie du drain les eaux souterraines ne connaissent effectivement qu'un seul régime d'écoulement, celui de la pénitentiaire

 

COUPOLE : S'il suffit d'être reçu sous la coupole pour devenir immortel pourquoi diable déplore-t-on tant de disparitions chez les spéléologues ?

 

COUPOLE (bis) : Avec un si grand nombre de ses adhérents à être passés, un jour ou l'autre, sous la coupole la F.F.S aurait du, depuis des lustres, se transformer en Académie.

 

CRUE : Si jamais elle vous surprend au beau milieu d'une longue galerie surbaissée… vous êtes cuits !

 

DEPOTOIR : Le tri sélectif et les déchetteries n'ont pas que des adeptes ; chez les ruraux on n'est pas près de renoncer aux avantages du Tout à l'abîme. Déverser tout à la fois cadavres d'animaux et ordures ménagères dans un gouffre… n'est-ce pas faire d'une pierre…deux mauvais coups contre l'environnement ?

 

DIACLASE : galerie d'axe vertical beaucoup plus haute que large ; les spéléologues  qui la préfèrent au laminoir méconnaissent l'agrément d'un bon joint (de stratification).

 

DIVERTICULE : Tout commun qu'il soit ce vocable est à usage proprement unique dans la littérature archéologique et spéléologique ; il ne s'emploie qu'à Lascaux pour désigner une courte galerie s'ouvrant dans l'axe de la Salle des Taureaux: le fameux et célèbre Diverticule axial !

 

DOLINE : Pour Eviter la confusion toujours possible  gardez à l'esprit que si la doline présente un relief en creux, la colline, elle, est souvent sans grand relief !

 

EBOULIS : Adoptent généralement la forme conique, plus rarement pyramidale, en aucun cas cylindrique, cubique ou sphérique. Quel manque d'imagination !

 

EXCENTRIQUES : Zazoues dans le boyau.

 

FISTULAIRES : On attribue, aussi, parfois, à ces longues et fines stalactites tubulaires le surnom de « Macaroni ». Comme les lichens, pour l'environnement extérieur, elles sont, fragilité oblige, l'indicateur majeur du bon état de préservation de la caverne. Les scrofulaires, quant à elles, réputées souveraines contre les écrouelles, ne sont pas parvenues à s'imposer dans le langage spéléologique ! Il est vrai que pour combattre la dégradation du milieu souterrain les remèdes phytothérapiques ne sont plus de mise… Il faut dorénavant recourir à la chimiothérapie pour dissoudre les tumeurs cancéreuses développées par tous les clubs inféodés aux DDJS.

 

GALERIE :  A l'extérieur il arrive qu'on l'épate. Sous terre, si elle s'avère particulièrement longue et d'une exploration difficile, elle peut vous scier les pattes !

 

GOURS : Tomber dans l'eau glacée d'un gour risque … de vous Enrhumer réponse A, de vous Engourdir réponse B, de vous mouiller réponse C.

 

GROTTE : A une consonne près on était vraiment… dans la merde !

 

GROTTE : Contrairement aux grottes glaciaires ou magmatiques, toujours en formation, les cavernes relevant d'un creusement karstique ne datent pas d'hier ni même d'avant-hier. La constatation n'est pas dépourvue d'intérêt. En Périgord, et ailleurs, on peut donc légitimement aménager pour une exploitation touristique n'importe quelle cavité naturelle dépourvue de gravure ou peinture paléolithiques et n'ayant jamais été occupée par nos lointains ancêtres de la pierre taillée … sans renoncer, pour autant, à la qualifier de préhistorique , ni commettre, ce faisant , de publicité mensongère !  Ça c'est plutôt une bonne nouvelle !

 

 

GOUFFRE : La spéléologie serait-elle une activité pour masochistes ? Dans combien d'autres disciplines aspire-t-on si vivement à toucher le fond du gouffre ?

 

JOINT : n'oubliez pas de préciser qu'il est de stratification pour lever toute ambiguïté. Surtout si vos accompagnateurs sont les gendarmes spéléos du PGHM d'Oloron

 

KARST:  En surface est aussi asséché que la pensée de Marx

 

KARST (BIS) : Certains, en 1968 et après, qui n'avaient su renoncer, au profit de la grande révolution culturelle prolétarienne, à leurs penchants petits-bourgeois pour la spéléologie, furent taxés de Karstisme-Léninisme, défaut majeur qui leur valu de sérieuses Engelslades.

 

MIETTE : La toponymie spéléologique fait flèche de tout bois ; elle emprunte aux oronymes,  hydronymes,, hagiotoponymes, odonymes locaux… la majorité des appellations des grottes et gouffres périgourdins. Le nom commun de certains animaux domestiques est, aussi, couramment associé à la cavité dans laquelle on précipite leur cadavre. Les trous de l'âne, du cheval, de la vache ou de la chèvre abondent… Dans leur formation, les anthroponymes sont également légion ; ils se retrouvent dans ces « Goule de Jean du Noir »(St Félix de Bourdeilles), « Trou de Sylvaintou » à Condat sur Trincou, « Trou de monsieur samedi» (Monsec) ou autres « Trou de la Cathie » et « Trou de la Guillotte » àPaussac et Saint-Just,  ou encore Trou de la Briquotte (Cherveix-cubas) et Grotte de la Martine à Domme… Sous le causse de Nailhac, près de Hautefort, se développent les galeries titanesques d'une des plus vastes circulations hypogées d'Aquitaine. On y accède depuis leur découverte en 1980  par une grotte dont la dénomination est d'une écriture incertaine puisque des générations successives d'auteurs l'orthographient alternativement ou concomitamment Trou de la Miette ou Trou de la Millette. Miette, prénom courant au XIXème siècle, porté même par une héroïne d'Eugène Leroy, ( la grande Mïette, servante de Puygolfier, dans Le moulin du Frau )  aurait du prévaloir. Cependant, en adoptant dans leurs publications la forme Trou de la millette les inventeurs du réseau semblaient accorder un crédit, discutable, à l'hypothèse étymologique alors en vogue qui voyait dans millette un dérivé de millet, céréale récoltée à l'entour, puis stockée à l'intérieur  des 40 silos de l'étage fossile de la cavité. Depuis quelques années une nouvelle façon d'écrire Miette  paraît vouloir s'imposer ; à la version millette, privée d'un de ses deux L, certains ont cru bon d'ajouter un H, comme dans Milhac (d'Auberoche, de Nontron et d'ailleurs…) arguant d'une restauration de stricte mais fort confuse obédience occitane. Désormais Milhette semble tenir la corde… Tout au moins jusqu'à la survenue d'un autre spécialiste improvisé d'onomastique porteur de nouvelles propositions.   On marque « son » territoire comme on peut !

 

OURS : Ursus Spéléus a disparu depuis longtemps du paysage. Aujourd'hui c'est au tour d' ursus arctos de passer la main…terrassé par une brebis subventionnée détentrice d'une carte d'électeur !

 

PERTE : Souvent douloureuse, cruelle, parfois. Si on l'explore depuis longtemps c'est une perte de connaissance. Dans tous les cas il s'agit de l'extrême amont d'une résurgence.

 

PETROGRAPHIE : Quand un spéléologue lithologie c'est qu'il apprécie le confort de son intérieur douillet… d'autres ne lisent qu'au mois d'août, allongés sur la plage.

 

 

PISOLITHES OU PERLES DES CAVERNES : Dans ses violents exercices physiques, l' amateur de cavernes en lâche si souvent qu'on se demande bien pourquoi, après ses « Perles du facteur » l'humoriste  Périgourdin Jean-Charles n' a pas réuni, dans un ouvrage imprimé sur papier hygiénique, ces « Perles du spéléologue » ?

 

PORCHE : De sa taille, il est bien connu, qu'on ne peut déduire l'importance des galeries souterraines auxquelles il donne accès. L'entrée surbaissée de la Reille ne laisse en rien présager le développement de ce grand réseau hypogé du causse périgourdin . A contrario l'ampleur du porche du Cluzeau de Grellety à Chalagnac désillusionne le spéléologue qui n'a pu pénétrer sur  plus de quelques mètres le méandre étriqué lui succédant. L'habit ne fait pas le moine et il arrive fréquemment à l'explorateur de se faire claquer le porche au nez !

 

PUITS :  Dépité par sa faible profondeur le spéléologue avide de gloire et de renommée est tenté de lui attribuer quelques décamètres supplémentaires en travestissant  ( du latin vestire: vêtement ) la vérité ; la pudeur l'y contraint car, c'est bien connu, cette salope se balade toujours à poil  au sortir dudit puits!

 

REMPLISSAGE :Si l'explorateur souterrain ne l'apprécie guère pour les obstructions qu'il occasionne la littérature spéléologique fait, très souvent, en revanche, un usage immodéré… de ces scories qui vous transforment en un tournemain une simple brochure en livre

 

RESURGENCE : Certainement pas de la connerie… dont on n'a jamais eu à déplorer la perte !

 

RESURGENCE (BIS) :Dans tous les cas il s'agit de l'extrême aval de la perte.

 

RESURGENCE (TER) : Son exploration est confiée à un spécialiste : l'urologue

 

RIVIERES SOUTERRAINES : Des égouts à court terme

 

SIPHON : Pour y piquer une tête faut vraiment être siphonné

 

SOUTERRAINS : l'économie souterraine c'est toujours du travail au noir.

 

STALACTITE : Même jeune elle tombe

 

STALAGMITE : Même vieille elle se dresse

 

TENEBRES : on peut les dissiper si elles ne sont pas très sérieuses.

 

TENEBREUX : au cinéma un beau ténébreux doit savoir évoluer sous les « sunlights «

 

TROGLOPHILES : De l'amour de la caverne à celui, exclusif, de la F.F.S, l'itinéraire affectif du spéléologue c'est véritablement la confusion des sentiments !

 

TROGLOXENES : au sommet de la pyramide des espèces le spéléologue est dépourvu de prédateur…Il faut rester sur ses gardes : on sait qu'un tel déséquilibre a conduit à l'éradication des populations de loups, d'ours et de lynx !

 

TROU QUI FUME : un pétard mouillé qui tient rarement ses promesses

 

TROU  (de mémoire): frappé par la maladie d'Alzheimer le spéléologue baptise uniformément trou toute cavité karstique qu'il explore… quand bien même il s'agit d'une perte, d'un gouffre, d'un aven ou d'une igue, d'une résurgence ou d'une exsurgence, d'un évent…  Dans les formes graves de la maladie l'explorateur souterrain manifeste un intérêt particulier pour les dénominations tautologiques dont l'avatar le plus abouti est certainement le fameux Trou du Cros de Chalagnac.


 

 

 

 

 

 


16/10/2005
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Duralexique Sedlexique (2)

Exploration souterraine: Cavernes, Hommes & Techniques

 

 


AMENAGEMENT : En règle générale aménager une loi consiste à la vider de sa substance. La sanction est identique s'agissant de l'aménagement d'une grotte à des fins d'exploitation touristique.

 

AVEN ARMAND, GROTTE DE DARGILAN :

O sous-sol(e) Millau !

 

BAPTEME (Nom de) : En Périgord, où les découvertes spéléologiques sont le fruit de recherches constantes et de désobstructions souvent acharnées, les inventeurs de nouvelles cavités ont toujours répugné à accoler leur nom à ses dernières. Quand bien même le site mis au jour est exceptionnel comme, par exemple, la grotte de Cussac, au Buisson de Cadouin. Marc Delluc n'a pas été effleuré par cette vanité qui a poussé Cosquer et Chauvet a affubler de leur patronyme leur découverte respective. L'élégance  de sa décision pourrait bien le faire passer à la postérité !

 

BAUDRIER : « Sanglé dans son baudrier le spéléologue arpente la caverne avec la fière impavidité du cheval de trait harnaché pour le labour »

 

BIBLIOGRAPHIE : L'étude d'une cavité, d'un réseau ou d'un massif karstique ne saurait être complète sans une approche bibliographique ; le spéléologue, variante humaine du blaireau, se transforme parfois, pour obtenir toute documentation utile,  en rat de bibliothèque. En cas de coupure d'électricité il devra cependant préférer l'usage de sa frontale à celui du rat-de- cave dont la luminosité est trop chiche pour éclairer correctement sa lanterne !

 

BLAIREAU :  Des spéléos importuns envahissent souvent sa demeure au moment crucial de la mise bas et malgré leurs façons de faire plutôt cavalières il ne les traite jamais d'Homos... on suivra son exemple et on s'abstiendra de parler, à leur propos, de blaireaux !

 

CANOT : L'exploration des rivières souterraines de Dordogne ne requiert pas son emploi : on peut donc , sans regret, faire également l'économie de son pilote, le canotier, triste individu qui refuse obstinément d'adopter le casque.

 

CANYONING : Il y a peu les Fédérations de Canoë-kayak, de Spéléologie et de la Montagne et de l'Escalade se disputaient comme de véritables chiffonniers le leadership en matière de canyoning. Pour des queues de cerises certains seraient prêts à tuer père et mère  alors, bien évidemment, pour une nouvelle ressource aussi juteuse on comprend l'âpreté du conflit ! Pas de doute la discipline inventée par Martel se pratique dorénavant dans le même marigot que celui déjà investi par les footeux et les politiques ! Vous avez dit Jeunesse et Sport…ce grand ministère de la faisanderie toxico-financière.

 

CARBURE :  Sous terre, en matière d'éclairage, il y a 2 grandes écoles : les partisans de l'acétylène et les inconditionnels de la pile électrique. Comme toujours, les indécis ont recours alternativement, voire simultanément, à l'une ou l'autre  source d'énergie. Curieusement personne n'utilise plus la bougie dont les qualités dérivées, depuis l'essentielle contribution de René Fallet  (*) ne sont pourtant pas à démontrer (*) René Fallet dans son roman « l'Angevine » trouve à la bougie un usage ludique tout à fait intéressant.

 

CARPE-DIEM : « La cavité se compose d 'un unique couloir sinueux, Les stalactites de la voûte sont curieuses. Elles forment tout l'attrait de cette petite caverne… éclairée électriquement »  B.Pierret  Le Périgord souterrain 1953.  Un éclairage trop cru ne met souvent en valeur que les défauts !

 

CARTES : Découverte et exploration sont, la plupart du temps, précédées d'une bonne  prospection. Soucieux de rendre efficace cette enquête de terrain le spéléologue lira et interprétera au préalable les cartes topographiques et géologiques, voire les photos aériennes, du lieu étudié. On dit communément, et sans discourir, de ce chercheur à la démarche méthodique qu'il a l'esprit Cartésien !

 

CASQUE : Pour s'affilier à la F.F.S le spéléologue casque ; pour adhérer à un club, pour s'assurer, il casque encore, pour acquérir son équipement il casque toujours ; la pratique de la spéléologie transforme l'explorateur souterrain en cochon payant. Le porc du casque est obligatoire.

 

CASTERET : C'est l'histoire d'un mec qui a passé « dix ans sous terre », que dis-je « Trente ans sous terre », et même plus, a faire des « Explorations » « Au pays des eaux folles », qui n'a pas hésité,  comme les « Sondeurs d'abîmes » à affronter les « Profondeurs » le conduisant jusqu' « Au fond des gouffres », et qui, « En rampant », s'est insinué dans les « Ténèbres » de « Mes cavernes »…de « Mes cavernes » !!!  Ah non des siennes ! elles lui suffisaient amplement… il en a découvert des centaines dans son terroir pyrénéen qu'il célèbre dans une palpitante et puissamment évocatrice auto-biographie «  Ma vie souterraine » .

 

CATHEDRALE DE CRISTAL : Spectacle décentralisé, désormais annuel, du festival périgourdin « Mimos » les évolutions, sur cordes, d'une petite troupe d'intermittents du spectacle attirent chaque année, dans le sous-sol d'Audrix, la fine fleur des médias périgourdins. La presse locale et les spéléos, comédiens d'un jour, touchent le fond à – 42m !

 

CHEF : Comme il est de son devoir le Chef doit toujours montrer l'exemple au cours d'une exploration et protéger sa tête d'un couvre-chef ; mais attention il doit choisir avec discernement celui-ci car s'il affecte à cet usage un casque militaire on peut le soupçonner de caporalisme. Ce qui, pour le coup, le rétrograde au rang de « Petit Chef »

 

CLASSIQUE : En littérature les classiques ne sont plus beaucoup fréquentés ; Ce qui n'est pas, hélas, le cas, de trop de cavités ainsi labellisées. L'engouement populaire pour les « classiques » du sous-sol périgourdin se tarirait bien vite si elles s'avéraient aussi attrayantes qu'une tragédie Racinienne. Opter pour la préservation des cavernes plutôt que pour l'explosion des effectifs de son club ou de sa « fédé » et le développement du tourisme sportif souterrain ça c'est un choix Cornélien !

 

CLUBS :  Persistance de l'esprit de clocher c'est la subordination au lieu géographique du siège social qui prévaut généralement en matière d'appellation des différentes associations spéléologiques départementales. Celles qui ambitionnent, à l'instar du SCP qui n'est que de Périgueux pourtant, d'opérer sur la totalité du territoire karstique de la Dordogne sont Périgourdines comme l'ASP ou le GSP ; d'autres qui restreignent leur champ d'investigation à une vallée particulière en prennent naturellement le nom : c'est ainsi que fleurissent des G.S.Vézère, S.C.Vis et autre Club Spéléologique du Cern… dans l'attente de l'apparition d'un G.S. du Ribéraguet ou d'un S.C du Rieumencon .  La manne financière  versée sous forme de subventions par les collectivités locales  n'a étrangement pas incité les explorateurs souterrains à un effort de regroupement dans des localités importantes comme Bergerac, Sarlat ou Nontron. La pingrerie des élus des villes considérées est-elle en cause ? Est-ce au contraire la prodigalité « Abyssale » d'un maire rural qui a déterminé la création d'un Spéléo-Club  à Allemans  (500 hab. env.) ? Pour ceux qui envisageraient, dans un proche avenir, de créer une association à Echourgnac, La Jemaye, Saint André ou Saint Michel de Double, Saint Etienne de Puycorbier  ou Saint Barthélémy de Bellegarde voire à Servanches ou Eygurande et Gardedeuil mais qui redouteraient l'isolement et la faible notoriété engendrés par l'accolement du nom de l'un ou l'autre village à l'objet de leurs recherches des solutions alternatives existent toujours. Pourquoi ne baptiseraient-ils pas leur club le Gras Double par exemple ( Groupe de Recherches Archéologiques et Spéléologiques de la Double) Voilà qui sonne bien et qui ne fait pas famélique !  Il vaut toujours mieux faire envie que pitié !

 

COLORATION : Celle de la perte du Charreau ne fit pas que teinter ses eaux qui trouvent leur résurgence à Sarconnat. Elle rendit, également, verts de rage le maire d'Excideuil et le responsable local de la SOGEDO : on ne soupçonnait pas, jusqu'à lors, cet effet collatéral de l'emploi de la fluorescéine ! La science ne progresse que par l'expérimentation .

 

COMBINAISON : « L'explorateur revêtit sa combinaison » « Le spéléo enfila sa  combine » «  Nono sauta dans sa combarde »  « … Délicatement elle fit glisser sur ses épaules nacrées les fines bretelles de sa combinaison de soie… »

 

CORDE : Il n'existe pas d'enquête statistique sur les méthodes employées par les spéléologues pour mettre fin à leurs jours.

 

COUP DE FOUET : Le spéléologue, à bout de forces, en a besoin pour regagner la surface ; comme ses effets se dissipent rapidement il vaut mieux en prévoir…plusieurs litres.

 

DESCENDEUR : contrairement à l'ascenseur il ne fonctionne que de haut en bas ; cet usage restrictif n'en a pas limité la vente qui a atteint des sommets.

 

DESOBSTRUCTION : Un art « mineur » qui peut devenir une fin en soi ( Le Trou de l'Arc, l'Eydze du Raysse …)

 

DESOBSTRUCTION (BIS) : Pour permettre le passage de civières lors d'un éventuel sauvetage certains préconisent, au nom du fameux principe de précaution, l'élargissement préalable des étroitures qui se succèdent tout au long d'un réseau. Au nom de ce même concept fumeux pourquoi ne pas araser les montagnes... de la sorte l'alpiniste chuterait de moins haut !

 

DEVISSER :  Rien à voir, pour un simple vice de forme orthographique, avec un quelconque renoncement à de mauvaises habitudes ; remplace, bien au contraire, en langage populaire, la formule « tomber de charybde en scylla ».

 

DUETTISTES :  Samson et Dalila, Héloïse et Abélard, Roméo et Juliette, Bouvard et Pécuchet, Roux et Combaluzier, motus et bouche-cousue,  Yves et Lucy Coppens, Jean-Pierre et Bernard Bitard…Brigitte et Gilles Delluc

 

ECHELLES : Supplantées par la corde qui autorise une progression autonome rapide en auto-assurance les échelles souples métalliques ont disparu de la panoplie du spéléologue; la pratique de la courte-échelle entre équipiers également.

 

ESCALADE :  Se pratique en Ile de France et dans le Quercy. «  Monte là- dessus et tu verras Montmartre, Monte là-dessus et tu verras Montcuq »

 

F.F.S. : Est à la spéléologie ce que la mère maquerelle est à la fille de joie :  juste une pompe à finances … pour demi-sel !

 

F.F.S (bis) : Une exploration clinique de son comportement vis à vis de la F.F.S donne à penser que le spéléologue serait victime du fameux « Syndrome de Stockholm ».

 

F.F.S (ter) : est également à la caverne ce que le maton est au prisonnier ; son geôlier.

 

FIL (D'ARIANE) : Concurrencé par le GPS le fil d'Ariane tient toujours la corde chez les plongeurs en siphons ; reste encore d'un emploi justifié pour retrouver son chemin dans les dédales labyrinthiques des souterrains. Faute de s'en être équipé le peintre Hubert Robert (1733-1808)  s'exposa, dans les catacombes de Rome, à un triste sort qu'évoqua le poète. « Il cherche, mais en vain : il s'égare, il se trouble : Il s'éloigne, il revient, et sa crainte redouble… L'infortune déjà voit cent spectres hideux, le délire brûlant, le désespoir affreux. La mort ! …Mais lente et horrible, et traînant par la main la faim, qui lui déchire et lui ronge le sein ! Son sang à ces pensées, s'arrête dans ses veines… Il regarde, il écoute… Hélas, dans l'ombre immense il ne voit que la nuit, n'entend que le silence… »  Ça fout les boules !

 

 

FRONTALE : Rivée sur le casque la lampe frontale du spéléologue le transforme en une espèce de cyclope. Au royaume des nyctalopes le borgne le demeure !

 

GRILLE : La grille métallique de protection est à la caverne ce que la ficelle du string est à nos compagnes, ou à celles qui pourraient le devenir : une puissante incitation  à l'effraction

 

IMPEDIMENTA :  La quincaillerie qu'il transporte avec lui constitue l'essentiel des bagages du spéléo… au sens figuré, ceux-ci mériteraient d'être plus conséquents que celle-là. 

 

INEDITE (voir vierge) :Inédite ne figure pas au lexique de l'amateur de ténèbres qui préfère découvrir une cavité plutôt que d'admettre qu'il n'en est… que le centième visiteur!

 

INFLATION : c'est une évidence ; de même que le kilo de plomb pèse beaucoup plus lourd que le kilo de plumes, le kilomètre (pédestre ou ventral) parcouru sous terre s'avère bien plus long que son homologue de surface. Au sein de la caverne telle rivière qui mugit dans sa prison de pierre ne serait, sous le soleil, à peine plus qu'un petit ruisseau ; « Au pays du grand silence noir » les dimensions décuplent naturellement comme l'éponge double de volume en présence d'eau dans l' évier! Il n'est donc pas étonnant que le vocabulaire spéléologique rende compte du phénomène. La visite d'une grotte tourne vite à l'exploration et c'est bien normal car le promeneur casqué est devenu, par le seul fait de sa présence dans une galerie où ne parvient plus la lumière du jour, un explorateur. Si la balade réunit 3 ou 4 bons copains elle se transforme, sans coup férir, en expédition riche, à n'en pas douter, d'exploits sportifs héroïques.

 

MARTEL :  Le Christophe Colomb des ténèbres.

MARTEL :  Que pèsent les 2 kilomètres d'un récent « record » du monde de profondeur face aux 163 mètres de la descente de l'aven de Jean-Nouveau accomplie par Martel en 1892?

MARTEL : Dans ses canyons obscurs le Bramabiau chante toujours la geste Martelienne.

MARTEL : L'amoureux des cavernes s'est mis Martel en tête.

MARTEL :« Les abîmes » de Martel sont l'Himalaya de la littérature spéléologique.

MARTEL :Commandeur statufié Martel a repoussé d'une pichenette toutes les tentatives de parricide.

MARTEL : L'avocat défroqué, a trop bien défendu la cause de « La France souterraine ».

MARTEL :Martel a ramené le fond des gouffres en pleine lumière.

 

MAS D'AZIL : une voie caverneuse

 

MESSANDIE (GROTTE DE LA) : Le ruisseau souterrain de la Messandie a beau se développer sur près d'un kilomètre les parois de ses galeries sont dépourvues de gravure ou peinture paléolithique : Comme la grotte, toute proche, de Rouffignac la Messandie est donc, elle aussi, une grotte aux sans mammouth !

 

MOUSQUETON : On s'interroge toujours sur l'utilité réelle, sous terre, de ce fusil court et léger en usage jusqu'à la seconde guerre mondiale

 

P : P comme Pionnier, comme Périgord souterrain … comme Pierret.

 

 

PADIRAC :  On sait, depuis 1889, combien est éprouvante l'exploration de cette exceptionnelle rivière souterraine Quercynoise. Mais si Martel, son inventeur, eut à triompher, à quelque 103 mètres de profondeur du « Pas du crocodile »  le visiteur actuel doit, en ce qui le concerne, toujours affronter la voracité des « requins » de la billetterie, Lesquels, après l'avoir proprement détroussé, ne daignent même pas verser son sur sort… la moindre larme de crocodile !

 

PGHM : Les pelotons de gendarmerie de Haute Montagne se sont dotés dans les Pyrénées Atlantiques et en Isère de 2 corps opérant en milieu souterrain ; les militaires qui les composent réussissent ce tour de force de réunir, sous un même casque, l'homme des casernes et l'homme des cavernes.

 

PITON : Le piton à expansion ou spit-roc est à la caverne ce que l'A380 sera aux populations qui le recevront sur la gueule !

 

PREMIERE : La découverte, synonyme  de « première », constitue l' objectif suprême de l'explorateur souterrain  qui, en règle générale, préfère être suivi que suivant. Encore que, pour mettre un jour ses pas dans ceux d'un prédécesseur magdalénien auteur de fresques pariétales, il s'accommoderait bien de la position inverse.

 

PRISE :  Pour éviter toute mauvaise surprise assurez-vous que vos prises sont sûres. La prise est à la paroi ce que la marche est à l'escalier ; chéri tu montes ?

 

PROSELYTISME :  Engagez-vous ! Rengagez-vous ! Le prosélytisme est à la spéléologie ce que la liquidation judiciaire est à l'entreprise : son arrêt de mort.

 

PROSPECTION : Etude de marché grandeur « nature »

 

PROUMEYSSAC : Tout le monde en convient… c'est un gouffre à pognon. Comme quoi les expressions imagées ne doivent pas toujours être prises au pied de la lettre.

 

REPTATION : Mode de locomotion adopté par les spéléologues qui veulent s'introduire, ou se faire introduire, dans les cabinets ministériels ou préfectoraux .

 

S'ENCORDER : Au cours de l'exploration d'un gouffre le spéléologue doit toujours s'encorder… la corde toutefois ne lui offre aucune protection particulière face à la charge d'un troupeau de vaches désireuses de l'encorner !

 

SIGLES : hors contexte peuvent parfois prêter à confusion : la Sécurité Sociale. qui traite votre feuille de maladie est une création de la 4ème république pas du 3ème reich. Le Club Alpin Français n'est pas habilité à verser les allocations familiales. Le  Groupe spéléologique périgourdin, G.S.P, n'est pas un shampoing pour cheveux Gras, secs ou pelliculeux , le Spéléo-club de la Vallée de l'Isle, S.C.VIS, n'en aurait fait subir aucun, jusqu'à présent, à ses adhérents !

 

SPELEISTE : Vers la fin des années 50, et pas seulement dans les pages du Bulletin inter-groupes des Spéléo-clubs de Dordogne, spéléologues et spéléistes s'affrontèrent vigoureusement. En question : la vocation et l'avenir de la discipline tiraillée entre des aspirations scientifiques et ludico-sportives contradictoires. Les seconds, qui étaient loin de faire figure de gendres parfaits, prirent l'avantage sur les premiers les dépouillant au passage de leur titre. Ce coup de force sémantique réussi il ne leur restait plus, derrière le masque de la vertu, qu'à opérer leur triste besogne… de fossoyeur de Trous !

 

 

SPELEO-DORDOGNE : La vénérable revue du S.C.P. publie depuis des décennies d'excellents articles sur le milieu souterrain. Majoritairement

leurs auteurs ne sont pas, pourtant, ceux des adhérents de l'association jugés communément les plus pertinents dans les domaines de la géologie, préhistoire,  archéologie… Mis à part certains qui donnent régulièrement à Spéléo-Dordogne l'éphéméride (d'un intérêt purement égotiste) de leur activité la plupart des autres réservent le fruit de leurs recherches à des publications jugées plus valorisantes pour leur lectorat : celui de SD serait-il à leurs yeux Scientifiquement Déficient ?

 

SPELEOLOGUES :  De la caverne ils savent parler car ils ne sont pas muets… c'est pourquoi, par charité, on ne les a pas affublé du sobriquet de Spéléographes.

 

SPORT : Comme elle ne pouvait raisonnablement figurer dans la catégorie des sports de plein-air les DDJS ont intégré la spéléologie dans la grande famille des sports-nature ; le classement, toutefois, n'est que provisoire. Du fait même de leur fréquentation abusivement exponentielle, les grottes n'attendront pas une vive reprise de l'érosion karstique pour disparaître ! Chassez le naturel… il s'en va au galop ! Pour ne plus revenir.

 

SPORT (Bis) : Les officines Jeunesse et Sport, avec la complicité de la F.F.S, ont progressivement ravalé la spéléologie au rang de « Sport-Nature »… une activité, pourtant, résolument contre-nature !

 

SUBJECTIF : Sous terre, plus que partout ailleurs, la perception de l'environnement et les émotions que suscitent les décors minéraux dont se parent grottes et gouffres varient d'un individu à l'autre.

Univers sauvage et hostile pour certains, milieu infiniment fragile à respecter et protéger pour d'autres, la caverne n'en a pas fini de nous renvoyer, par effet-miroir, l'image de notre propre personnalité.

 Pour André Glory elle était l'inquiétant et fascinant « Pays du grand silence noir », un territoire à conquérir pour mieux s'y affirmer.

 Pour Casteret, brûlant pour elle d'une flamme si amoureuse qu'il en embrassait, au plus profond des abîmes, la roche de ses parois, elle devenait une entité sensible de la sphère magico-affective.

Pour Alfred Bögli et Herbert W Franke la nuit éternelle dans laquelle sont plongées ses salles et galeries secrètes n'est qu'une illusion que transfigurent ses «  Ténèbres lumineuses »

Pour les DDJS … la grotte n'est plus qu'un espace à ravaler au rang de stade ! Et du Veld'Hiv à  Furiani et au Hesel en passant par Santiago les stades…

 

TEXTOS : Agréé DDJS, le CDS 24,organisme décentralisé de la FFS et membre du CRS et du COS 24 regroupe le GSV, le SCP, le G3S, l'ASP, le SCC, le GRES et le GSP. Il vient de tenir son A.G. au N.T.P en présence des représentants du C.G. 24 . Le C.T.D du S.S.F a préconisé, approuvé par le CODIS, le COG, la DSC et le SIDPC, l'emploi du GPS complément utile de la TGT. Le CTR et le CTDA se sont félicités, pour leur part, de l'attribution d'un BIP à la COMED.

 

TOPOGRAPHIE : lever le plan d'une caverne au 1/1000ème est un acte tellement réducteur qu'il pourrait faire passer son auteur, si le mot existait, pour un véritable topoclaste.

 

TRACEURS : La fluorescéine n'est pas la panacée en matière de traçages hydrogéologiques. Si le recours aux canards ou à la balle d'avoine se fait de plus en plus rare, si la mise hors la loi de l'absinthe n'a pas permis la généralisation de son usage… lisiers, engrais chimiques, désherbants,  pesticides et insecticides, huiles, hydrocarbures et eaux usées constituent, en revanche, d'excellents substituts. Avantages appréciables : leur marquage, lié à des rejets permanents, est rémanent et leur coût nul… puisqu'ils sont mis, gracieusement, à la disposition du spéléologue par les entreprises agricoles et industrielles ainsi que par les collectivités locales. Comme quoi même la pollution a ses bons cotés !

 

VERNE (Jules) : Toute son œuvre romanesque  l'atteste Jules Verne fut un visionnaire inspiré. Il poussa si loin sa quête scientifico-fictionnelle qu'il méconnut la balbutiante spéléologie, incarnée par Martel, son cadet de 30 ans, pour mieux annoncer, dès 1864, la volcanologie en dentelles discipline à laquelle Haroun Tazieff donnera ses lettres de noblesse (médiatiques) plus d'un demi-siècle après la disparition de l'auteur du « Voyage au centre de la terre ». Si c'est pas de l'anticipation ça !

 

VIERGE : Dans le vocabulaire spéléologique le mot est du genre masculin ambigu et s'emploie exclusivement au singulier… Quand un spéléologue « fait du vierge » généralement il exulte… autant dire qu'il est aux anges lesquels, il faut bien l'avouer, ne sont que de vulgaires castrats ! Oh Sainte Vierge 

 

VILLARS : et la manière de faire fructifier son patrimoine



15/10/2005
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Duralexique Sedlexique (3)

Archéologie souterraine et Subterranéologues distingués


 ABRI (d') ABATTUE : C'est le rythme insoutenable que devra adopter l'amateur d'art pariétal paléolithique s'il compte, dans la même journée, visiter tous les abris ornés de la région des Eyzies. Après l'Abri du Poisson et celui de Cap Blanc, il lui restera encore à voir Laugerie Haute et Laugerie Basse, l'Abri Lartet, le Grand Abri de la Ferrassie, les Abris Blanchard, Castanet et Reverdit… S'il ne musarde pas en route il pourra arriver, avant l'heure de fermeture, à l'Abri Labattut !

  

ABRI SOUS ROCHE : Il n'y a pas anguille sous roche au plafond de l'Abri de Gorge d'Enfer mais, bel et bien un superbe saumon découvert en 1912 par un certain Jean Marsan dit Jean le Pêcheur ! L'auteur de ce bas-relief, vieux de près de 25.000 ans, ne fit pas preuve de la traditionnelle vantardise du pêcheur contemporain : son poisson, en effet, mesure tout juste 1 m alors que certains individus atteignent pratiquement le double. Une telle modestie n'est pas de mise pour les « fils émancipés de Jacquou le Croquant » qui ne sont, hélas, que les enfants dégénérés de Cro-Magon.

 

ABRI SOUS ROCHE (Bis) : synonymes : culée de pont, bouche de métro, hall d'immeuble, wagons… De l'âge de pierre à l'âge du pire Le changement dans la continuité !

 

ART MOBILIER : Aucune des œuvres d'art mobilières crées durant les 30 millénaires du paléolithique supérieur ne porte les signatures Stark ou Lévitan. Etonnant non ?

 

AUDIERNE (Abbé) : Il n'exerça pas son ministère dans le Finistère mais bel et bien dans cet autre bout du monde qu'est le Périgord. Faute d'avoir pu décrocher l'évêché de Périgueux il fonda, en 1874, une chapelle baptisée SHAP dont il devint le vice-président et qui 130 ans plus tard n'a toujours pas changé de millénaire !

 

AUJOULAT (Norbert) : On aurait pu le surnommer Bébert… on préféra lui attribuer le sobriquet de Nono jugé plus convivial… un handicap cruel qui n'empêcha pas cet excellent photographe employé par le ministère de la culture de devenir le meilleur poisson pilote des spéléologues opérant dans la vallée de la Vézère.

 

AVRILLEAU : Avec Dieu le père (Pierret) et Dieu m'en garde (Vidal) Avrilleau est l'une des trois divinités chtoniennes du Spéléo-Club de Périgueux, canal historique. Lare psychopompe bienveillant il accueille avec le sourire l'hommage de ses adorateurs, surtout s'il est accompagné d'un joli plan de cluzeau.

Depuis 1983 le spéléologue Serge Avrilleau cherche, à se faire créditer de la découverte de la grotte de Jovelle effectuée par nos soins en novembre de cette année là Selon ses propres affirmations, demeurées invérifiables, il n'aurait pourtant entrevu que le porche ignorant  superbement ses galeries profondes et son exceptionnel décor pariétal paléolithique. Dans le même esprit, un certain Louis-René Nougier, dans « Rouffignac, la guerre des mammouths » (1) ouvrage dont la cocasserie n'a jamais été surpassée, se prétend, pages 172 et 173, inventeur de la grotte de Lascaux dès 1936. Cette revendication a durablement discrédité son auteur ; Serge Avrilleau ne sortira pas davantage grandi de ses incessantes et absurdes prétentions qui sont cependant relayées ici ou là et tout récemment encore par l'association Lithos, et, bien entendu, par la société française d'étude des souterrains qu'il présida durant plusieurs mandats.  lire  Jovelle : une réécriture de la découverte

 (1)   La table ronde 1957

AZILIEN :  Venu des fins fonds de l'Ariège ce redoutable chasseur de bêtes à cornes n'aurait fait qu'un court séjour en Périgord. Son goût affirmé pour les gastéropodes l'aurait incité à poursuivre sa lente migration jusque dans les Charentes où il aurait fait souche. Les Picto-Charentais précisent que c'est pour échapper à l'ordinaire périgourdin fait de truffes et de foies gras que le nouveau venu aurait imploré auprès des populations autochtones l'azile gastronomique.

 

BAGUETTE : les magdaléniens inventèrent la baguette demi-ronde qu'ils assemblaient par 2 pour fabriquer des sagaies cylindriques ; aujourd'hui il arrive que 2 exclus se cotisent pour acheter une demi-baguette. Pas gai !

 

BARITAUD : Célèbre inspecteur des contributions indirectes né à Champeaux en 1909 ( Dictionnaire biographique du périgord. Penaud 1999 ). Un de ses nombreux homonymes pratiquerait la spéléologie en Dordogne

 

BERGERAC : Fin 1964 une petite équipe du Spéléo-club de Bergerac (J Bouchereau, F.Feltrin, J.Guilhem, N,T et F Lesur et L et G Perrier auxquels s'était joint M Caminade, propriétaire de la Cavite), pénétrait dans la grotte des Fieux, à Miers dans le Lot, et révélait son remarquable décor pariétal paléolithique. En 1966 la découverte donnait lieu à publication dans la revue Spéléo-Dordogne. (SD N° 14 pp 106-108.). Dix-huit ans plus tard le préhistorien Quercynois Michel Lorblanchet, dans une de ses contributions au monumental ART DES CAVERNES, Paris 1984, concédait tout juste aux inventeurs la mise en évidence «  des mains négatives »  En matière d'élégance et d'objectivité scientifique certains ont apparemment toujours besoin d'un bon coup de main !

 

BREUIL : Le « Pape de la Préhistoire » avait la grosse tête, c'est pourquoi n'ayant jamais pu coiffer la tiare il adopta le béret basque !

 

BREUIL : la mitre de la caverne

 

CHASSEURS : Armés d'épieux quelques intrépides chasseurs paléolithiques se lancent avec détermination à l'assaut d'un mammouth ; voilà une des trop nombreuses images d'Epinal  dont est truffé le surprenant docu-fiction de Malaterre «  Homo Sapiens ».  La scène, reflet d'une réalité cynégétique circonscrite à l'Europe centrale et orientale, n'a pas été souvent interprétée sur les rives de la Vézère  où on mangeait du renne, encore du renne…mais surtout du renne ! Presque ¾ de siècle après leur découverte par O.Hauser, Alain Roussot  évoque, dans «  Aspects de la préhistoire en aquitaine », ces 21 pièges creusés dans le sol d'un plateau bordant la rivière à proximité de Laugerie-Haute. L'auteur, suivant en cela l'opinion de « l'antiquaire » suisse, bête noire de Peyrony, imagine aisément «  les animaux rabattus vers ces fosses camouflées  (disposées en quinconces) où ils tombaient et se blessaient. »  Les dites fosses ne dépassant guère 1 m de diamètre et de profondeur on est en droit de se demander si les Nemrod solutréens qui les avaient excavées (des silex typiques de leur panoplie auraient été retrouvés à l'intérieur de certaines d'entre-elles) ne se livraient pas à la chasse aux escargots… anticipant un réchauffement climatique à venir 10 .000 ans plus tard ! Mais, peut-être, plus simplement, ces chausse-trappes n'étaient-elles destinées qu'à faire choir… les préhistoriens !

 

 

COHEN : Innocent aux mains pleines, un des inventeurs de Lascaux en 1940, le jeune Simon Cohen  aurait fait fortune, quelques années plus tard, dans le recyclage des épaves automobiles et mécaniques. Entre préhistoire et business le choix dut être douloureux. Une casse de conscience !

 

CONFUSION : Le patronyme du préhistorien périgourdin Denis Peyrony est passé à la postérité… non sans quelques déboires orthographiques car, de manière récurrente, il a été imprimé, sur bouffant, vergé ou alfa, avec la plus grande liberté ! Si  la première de couverture de l'ouvrage «  les gisements préhistoriques de Bourdeilles » publié chez Masson en 1932 sous les auspices de l'Institut de Paléontologie Humaine respecte l'écriture officielle du nom de l' auteur, Peyrony, on apprend, en revanche, avec Serge Maury  (Dordogne Périgord  Bonneton 1993) que derrière Denis Peyrony se cache un Denys Peyronnie dont, jusqu'alors, on ignorait l'existence. Le trouble du lecteur attentif ne fait que s'accroître quand il se réfère à l'index du « guide  Dordogne Périgord 1996 ».Peyrony y perd le redoublement de la consonne n et voit son i terminal castré par l'éditeur Fanlac du e qui le suivait dans la forme précédente. Plus étrange encore, dans son « Lascaux  ou la naissance de l'art » Georges Bataille loue les travaux  d'un Daniel Peyrony ( certainement un frère inconnu de Denis ou du fils de ce dernier Elie) montrant« la complexité d'outillages divers… » Tout cela, cependant, n'est pas bien grave ; l'œuvre de  Denis Peyrony  reste appréciée… On n'écrira pas Peyre honni avant longtemps. Quoique…

 

CONTES ET DECOMPTES  : Dans la grotte de Rouffignac MM Nougier et Robert se sont livrés, il y a près de 50 ans, à ce passionnant travail scientifique ; venir à bout de l'inventaire  exhaustif des griffades d'ours visibles sur les parois de la caverne. « Nous n'avons point voulu laisser à d'autres que nous-mêmes le soin diligent  de compter minutieusement ces griffades d'ours. Nous arrivons au total précis de 13.524.978 griffades » affirmèrent, avec l'autorité que leur conférait un statut éminent, les 2 préhistoriens. A raison d'une griffade décomptée par seconde il leur avait fallu 3744 heures,

soit 156 jours pleins pour obtenir ce résultat ! Heureusement qu'en 1956 Martine Aubry n'avait pas inventé la semaine de 35 heures sinon l'accomplissement d'un tel exploit aurait nécessite approximativement 2 ans . Ce qui aurait retardé d'autant la publication de telles conneries. Et on ose, aujourd'hui remettre en cause l'utilité de cette loi sociale !

 

CONTES ET DECOMPTES (BIS) : C'est parce que ses parois et plafonds recèlent  154 figurations de ce proboscidien disparu que l'on a surnommé la grotte de Rouffignac Grotte aux 100 mammouths ! Des pachydermes dans un inventaire statistique ne feraient pas plus de dégâts ! Les lycéens qui défilent dans les rues de nos villes pour faire barrage à la loi Fillon ont manifestement raison de le faire. Dotés de plus de moyens et aussi d'enseignants peut-être parviendront-ils un jour à  apprendre à compter jusqu'à 154. A ce moment là les exploitants de la cavité pourront les embaucher pour reprendre le décompte fâcheusement interrompu au chiffre 100.

 

CONTES ET LEGENDES : A l'occasion d'une projection sur Lascaux donnée au Musée de l'Homme en 1986,  Jacques Marsal, l'un des inventeurs de la grotte, rappela que le jour de la découverte le petit chien de Marcel Ravidat n'accompagnait pas son maître. La version d'une exploration imposée par le sauvetage de l'animal sera, malgré tout, servie pendant longtemps à ses lecteurs par une presse  aussi brouillonne que l'actuelle.

     Au début du siècle précédent  les journaux et publications de l'époque  rapportèrent, sans les mettre en doute, les circonstances extravagantes de la découverte des gravures magdaléniennes de Teyjat. Pierre Bourrinet, instituteur en poste dans cette petite commune rurale du Nontronnais depuis 1893 consacre ses loisirs à l'étude préhistorique du secteur ; il fouille notamment la grotte dite de la Mairie, publiée dès 1889 par l'archéologue charentais Perrier du Carne. En août 1903 un certain D.Peyrony, enseignant lui aussi, vient frapper à la porte de son lointain collègue. Celui-ci, lui confie madame Bourrinet, est justement parti le matin même pour les Eyzies afin de rencontrer le déjà célèbre préhistorien dont il espère recevoir une « initiation »  à leur commune discipline extra professionnelle ! Déplorant l'absence du maître d'école Peyrony se transporte alors dans la cavité où il révèle l'existence d'admirables représentations animalières finement dessinées sur des panneaux de calcite… Les absents ont toujours tort !

     En 1936 «  Un tout jeune enseignant (encore un !) arpentait sac au dos la vallée de la Vézère … » Les hauteurs de Montignac faisaient frémir sa narine «  « Cela sentait bon le paléo…cela sentait bon la grotte ornée » Malheur ; le fonctionnaire était désargenté il ne put s'attarder dans ce secteur si prometteur ! «  Quatorze *(sic)  ans plus tard, les coteaux de Montignac s'ouvraient pour la merveille de Lascaux. » Voilà pourquoi et comment L.R.Nougier ne précéda pas dans la grotte les Ravidat, Marsal Agnel et autre Cohen ! l'Histrion

prendra une revanche éclaboussante en 1956.

 

(*)la grotte n'a pas été découverte en 1950 mais 10 ans plus tôt !

 

COPPENS Yves : Paléo-anthropologue français. Débuta sa carrière en revendiquant la découverte de « Lucy » mise au jour par Donald Johanson. L'acheva en cautionnant scientifiquement l'exécrable « Homo sapiens » docu-fiction de  Jacques Malaterre.

 

CORPS CAVERNEUX : A cause d'une mauvaise irrigation de son corps caverneux le sorcier de la grotte de Saint-Cirq ne connut que de semi-érections. En clair il bandait mou comme le confirme le peu charitable portrait que fit de lui un artiste préhistorique demeuré prudemment anonyme. Consultés sur ce handicap les paléo-pathologistes magdaléniens auraient prié le patient… de l'être quelques milliers d'années supplémentaires. Jusqu'à la mise au point du Viagra ! Elle est raide celle-là !

 

CRO-MAGNON :  Découvert en 1868 à l'occasion de la construction de la voie ferrée Périgueux-Agen l'abri de Cro-Magnon fut successivement fouillé par Lartet, Massénat, Girod, Rivière, Breuil, Peyrony, Pestourie, Berthoumeyrou etc…etc… Finalement il n'y a que le train qui ne lui soit jamais passé dessus !

 

DARDE (Paul) : Sachant que le sculpteur languedocien, auteur du célébrissime  homme préhistorique du musée des Eyzies, n'est mort qu'en 1963 et que ses droits d'auteurs, qui courent toujours, sont tombés dans l'escarcelle de ses légitimes héritiers calculez combien ceux-ci sont fondés à réclamer sur l'exploitation commerciale photographique  inouïe qui est faite de l'œuvre de leur parent décédé ?

 

FONCTION PUBLIQUE :  Hier, faute de jouir de rentes avantageuses, il valait mieux être fonctionnaire (ou convers de Dieu) pour pouvoir pleinement sacrifier à sa passion de l'archéologie, de l'histoire ou de la spéléologie … 35 heures ou pas le service du ciel ou de la collectivité laisse tellement de loisirs ! Pas étonnant qu'au premier rang des personnalités marquantes en ces matières figurent surtout des ecclésiastiques ( François-Georges Audierne, Jean Bouyssonie, Henri Breuil, André Glory, Pommarède…)  et des enseignants ( François Jouannet , les Peyrony père et fils, les Bourrinet, Darpeix, secondat, Pierret, … et autres Barrière.) Jouant même dans des clubs modestes, les pousseurs de ballon (rond ou ovale) bénéficieraient également, aujourd'hui, d'emplois « aménagés. De culture à culture physique il n'y a pas qu'un simple dérapage sémantique ! Attention à la chute !

 

FONT DE GAUME : A peine leur découverte annoncée par les Breuil, Capitan, Peyrony l'authenticité  des peintures préhistoriques de la grotte de Font de Gaume avait été fermement contestée par Moïse Teyssandier (« Barbasse ; souvenirs d'ou ouvrier périgourdin »Teyssandier 1928) qui, comme des centaines d'autres visiteurs avant lui, avait, sans les remarquer, parcouru à maintes reprises la cavité. Tout sincère  qu'il soit  on ne peut retenir ce témoignage : combien, si on les en informait,  contesteraient l'appartenance de notre communauté au camp de la démocratie… alors qu'au fronton de nos hôtels de ville et autres palais de justice trône depuis des lustres la fière devise de la République « Liberté, Egalité, Fraternité »

 

FORTUITE : La loi oblige à déclarer, sans délais, toute trouvaille archéologique fortuite ;  le but de cette disposition réglementaire serait d'assurer la protection immédiate et l'étude scientifique du site révélé et du mobilier mis au jour.     Vingt-deux ans après sa découverte la grotte de Jovelle, comme tant d'autres, reste ouverte à tous vents, n'a bénéficié d'aucune mesure de sauvegarde particulière…et n'a donné lieu à aucune investigation. Il y avait effectivement urgence à déclarer, dans les temps, la trouvaille ! Les inventeurs de nouveaux sites similaires (on en connaît !) traîneraient, paraît-il, les pieds pour se conformer, aujourd'hui, à la loi. Laxisme des inventeurs…contre laxisme des fonctionnaires !

 

 

FOSSILE DIRECTEUR :  A l'usure, beaucoup de vieux chevaux de retour, comme Jean Clottes, parviennent à s'emparer de fonctions de direction ; d'autres, tel Jack Lang, qui constituent d'excellents fossiles directeurs ne peuvent par-là même nier leur  appartenance culturelle… ce qui les handicape pour accéder à d'éminentes charges..  L'ancien ministre qui est à la gauche caviar ce que le burin de Noailles est à l'industrie Gravettienne devra certainement se contenter, jusqu'à son dernier souffle, de rêver d' une destinée présidentielle !

 

FOUILLES : Conduites  dans le passé professionnel de bien des préhistoriens  elles exhumeraient, entre autres, tous les cadavres qu'ils dissimulent dans leur placard.

 

 

FROMAGE : La liste est longue des livres, thèses, mémoires, communications, brochures, opuscules… consacrés à Lascaux. Mais parmi toutes ces productions combien y a-t-il de publications méritant un label de qualité ? 1%, à peine plus ! Les autres sont des « allégées » affichant jusqu'à 99% … de matière creuse.

 

GALLO-ROMAINS : Leur discipline s'étant officiellement structurée sous le régime de Vichy l'engouement des archéologues hexagonaux pour la civilisation gallo-romaine s'expliquerait-il par la connivence particulière de ces derniers avec la culture spirituelle et matérielle des premiers « collabos » historiques ?

 

GLORY : L'abbé Glory ne comptait pas que des amis ; on peut même dire que, dans le petit monde de la préhistoire, il avait affronté la rancœur, l'animosité ou l'agressivité de la majorité de ses collègues. Apprenant, à parution d'un article posthume, la découverte par ce dernier de gravures jugées paléolithiques dans la grotte de la Monerie plusieurs archéologues se répandirent en propos fielleux à son encontre. En 1986 l'un d'eux, universitaire toulousain d'origine périgourdine, vilipendait toujours, à ce sujet, le convers de Breuil décédé 20 ans plus tôt. Comme quoi, dans ce milieu, la haine vous sauve infailliblement de l'oubli !

 

ITHYPHALLIQUE : La pudibonderie exacerbée qui régnait à la fin du XIXème siècle conduisit souvent les éditeurs de planches anatomiques à priver d'organes génitaux les modèles masculins et féminins représentés. En 1940 ces pudeurs de rosières étaient toujours de mise dans la presse française comme le rapporte l'abbé Breuil à propos de l'organe viril, en érection, de l'homme de Lascaux. « l'Illustration a gazé ce détail pour en épargner la vue à ses lecteurs ». Semblable traitement n'a pas été appliqué, en 1984, aux photographies et relevés publiés de l'énorme  (43 cm x 11 cm) sexe turgescent du magdalénien de Fronsac. Rocco Siffedi, tout juste 20 ans cette année là, allait bientôt…crever l'écran !                   3

 

LASCAUX : Après LASCAUX II bientôt LASCAUX III…Après Jean-Paul 1er, Jean-Paul II. Après Jean-Paul II pourquoi pas Jean-Paul Goude ?

 

LASCAUX II : D'habiles contrefacteurs stipendiés sont parvenus à donner un « faux-air » de « Chapelle Sixtine de la préhistoire » à une attraction de parc de loisirs ! Mais, comme la saccharine ne fit jamais oublier le goût du sucre, c'est pas demain la veille qu'un décor en toc réussira à donner le change en matière d'émotion. Lascaux II ou l'extase… uniquement devant le tiroir caisse !

 

LEROI-GOURHAN : Ethnologue et préhistorien français de renommée internationale disparu en 1986 . Sa dépouille scientifique fait l'objet, depuis cette date, d'une curée hors du commun. Pour ce qui les concerne ses pâles successeurs n'ont rien à redouter de semblable ! Pas assez consistants ! A leur décès il n'y aura rien à ronger…ou a mettre en pièces !

 

LIFTING: Calcin, « crasse des siècles », noir de fumée et graffiti avaient, petit à petit, altéré la lisibilité des peintures pariétales paléolithiques de la grotte de Font de Gaume. Pour tenter de leur faire retrouver leur fraîcheur initiale elles ont du subir, à partir de 1966, un très sérieux lifting. Réputé à hauts risques ce type ravalement, dont les bisons, rennes chevaux et mammouths ont été les cobayes, a franchi, depuis cette date, la barrière des espèces. Beaucoup de nos contemporains de tous sexes y ont désormais recours ; pour autant P.Vidal, un des maîtres d'œuvre de ce chantier expérimental, n'a pas été tenté d'ouvrir une clinique de soins esthétiques sur les rives de la Vézère. Dommage, car il savait jouer avec talent de « l'acide », du maillet et de la brosse, non pas à reliure mais à estomper du temps l'irréparable ouvrage !

 

LIFTING (Bis) : en gommant les voile de fumée, de calcite et les palimpsestes contemporains qui les recouvraient les techniciens de la conservation des bâtiments de France ont redonné aux peintures pariétales de Font de Gaume tout leur éclat originel. A cette occasion les spécialistes ont pu constater qu'il ne s'agissait pas là d'œuvres à la gomme !

 

MAGDALENIEN : La découverte d'un gisement de référence dans un lieu géographique particulier impose bien souvent  à ses inventeurs d'en faire le site éponyme de la culture originale révélée par les fouilles ; C'est ainsi que l'abri de la Madeleine donna le magdalénien reconnu un peu partout en Europe et que la grotte du Mas d'Azil engendra l'Azilien… On n'ose penser au désarroi des spécialistes s'ils avaient été confrontés à cette nécessité, lors de la mise au jour des vestiges préhistoriques de Conne, près de Bergerac, voire de Faux dans la même région ! Faux toutefois aurait bien convenu pour accueillir la grotte Cosquer…Hélas rien n'est parfait en ce bas monde !

 

MOUSTERIEN : à cirer… Néandertalien du sang !

 

NEOLITHIQUE : L'invention de l'agriculture fut une véritable catastrophe sociale. Contre toute logique les hommes se mirent à tracter la charrue… et depuis ce temps là c'est elle qui les pousse au cul ! Quels bœufs !

 

NEANDERTHAL : l'Etymologie du nom de baptême de notre lointain cousin Néanderthal est bien connue ; elle rappelle que ce fossile humain fut découvert, pour la première fois, en 1856, dans la vallée (Thal en allemand) de la Néander près de Düsseldorf. Pendant plus d'un siècle paléoanthropologues et préhistoriens l'orthographièrent sous cette forme logique. Depuis quelque temps la littérature spécialisée et la presse grand public ont privé, pour une raison à débattre, Néanderthal de son H ; qu'on se rassure cependant, malgré cette amputation, ce robuste inventif et sensible chasseur paléolithique appartient toujours au genre… Omo !

 

ORIGINE : Comme si elle attendait de leurs austères  et hautes murailles grises quelque protection contre le vent aigrelet qui balayait rues et places, la ville se pelotonnait au pied de ses monuments massifs. Sous un ciel lugubre, uniformément gris, ses immeubles semblaient grelotter et l'haleine vaporeuse des passants répondait  aux fumées minérales des cheminées encrassées  de goudron anthraciteux !

     Marcel Dussainge hâtait le pas.

     Engoncé dans son lourd manteau de drap, d'un bleu si sombre qu'il en paraissait presque noir, l'employé préfectoral, préposé à la délivrance des cartes de séjour,  qu'il était, pestait tout à la fois contre les rigueurs du climat et la touffeur malsaine  qui régnait sur son lieu de travail. « A coup sûr, avec ce chaud et froid auquel je m'expose je vais attraper la grippe. »   Marcel était un fonctionnaire consciencieux et pour lui, résister à la maladie était avant tout affaire de civisme. On n'abuse pas des sollicitudes que s'honore d'avoir, pour ses enfants, la République. Bien décidé à repousser les attaques sournoises du virus, révolté par la perspective de profiter indûment d'un congé, que rythmerait à heures fixes l'ingestion d'antibiotiques et de sirops, il avançait à grandes enjambées en direction de son nouveau domicile.

      Au décès de sa mère, 18 mois auparavant, il avait été contraint de quitter le pavillon qu'elle et lui occupaient ensemble près du cimetière Nord. C'était là, dans une triste bâtisse en briques violines, entourée d'un morne jardinet délimité par les arrêtes bancales de poteaux en béton, qu'il avait vu le jour 45 ans plus tôt. Aujourd'hui il résidait dans le quartier de la gare. Un studio, à peine plus grand qu'une chambre de bonne, protégeait son sommeil… duquel, depuis toujours, étaient bannis les rêves comme les cauchemars.

     18H15 : l'horloge enseigne du bijoutier attesta une fois de plus la régularité métronomique  de sa marche. Il ne lui avait fallu, à la seconde près, qu'un quart d'heure pour couvrir la distance qui séparait la préfecture de la boutique. Un peu plus loin, à 100 mètres de là, s'ouvrirait, à main droite, l'obscure venelle qui conduisait à la porte de son domicile. Avant d'y parvenir il lui faudrait passer devant l'échoppe du tailleur dont la vitrine, comme une carte de visite géante, annonçait en lettres métalliques émaillées blanches, cernées de noir, collées à même la glace, le patronyme de l'artisan. Plus loin, encore, il devrait faire un écart pour éviter les étals de l'épicerie Belge qui sur des clayonnages de bois à la peinture verte écaillée proposait à l'envie des chalands bananes et oranges, pommes de terre et salades variées. Pour se conformer à ses nouvelles habitudes, il jetterait ensuite un coup d'œil furtif à l'immeuble d'en face, construction sans grande originalité n'eût été, courant telle une bretèche tout au sommet de la façade, une sorte de longue mais étroite véranda de zinc et de verre qui le fascinait…

     En saillie du troisième étage, largement ouvert sur l'intérieur d'un vaste appartement à la décoration désuète, les sœurs Simonin, deux charmantes demoiselles, âgées d'une soixantaine d'années, avaient transformé, ce qui somme toute n'était guère qu'un balcon chapeauté,  en une luxuriante serre tropicale. Les soins jaloux et méticuleux qu'elles prodiguaient aux fleurs et aux plantes leur imposaient de longs séjours quotidiens dans cet espace aérien d'une quinzaine de mètres carrés. Entre les larges feuilles des palmiers, des Araucarias, des philodendrons… et les pétales ou labelles colorés des Anthurium, des hibiscus, des oiseaux de paradis et des orchidées on pouvait, de cette canopée urbaine, de cet observatoire zénithal autant que végétal, découvrir toute la perspective de  la longue  avenue tracée, à la fin du XIXème siècle, par un émule provincial du baron Haussmann.

     Depuis que Marcel Dussainge avait aménagé dans le quartier, les deux sœurs s'étaient surprises à guetter ses allées et venues régulières imposées par les besoins du service. Pour rien au monde elles ne se seraient avouées le trouble qui les saisissait, deux fois par jour, à l'apparition du marcheur solitaire. L'une comme l'autre, à l'occasion d'emplettes effectuées chez les commerçants de cette artère fréquentée, s'était enquise de son identité et de sa profession… Apprendre son célibat fit battre un peu plus vite leur cœur.  Ce jour-là davantage que la veille. Ignorant tout de l'émoi qu'il suscitait l'employé se coulait dans son itinéraire familier : Les sœurs Simonin  s'apprêtaient à le voir disparaître dans l'impasse qui abritait son immeuble, les yeux rivés sur lui pour ne pas perdre une seule seconde de son image.

     C'est alors qu'elles remarquèrent, visage masqué par un feutre à larges bords, un individu en gabardine mastic qui fonçait droit sur celui auquel aucune des deux,  sans doute, n'oserait jamais adresser la parole. Quand il fut à la hauteur du piéton en manteau bleu l'individu porta vivement sa main droite à sa poche puis l'en retira immédiatement…paume et doigts crispés sur un objet métallique noir. Marcel Dussainge, les yeux exorbités, ouvrit grand la bouche…comme pour clamer une douleur indicible ! Derrière leurs baies vitrées les deux sœurs n'entendirent rien car, à l'heure de la débauche, malgré les frimas, il y avait de l'animation dans l'avenue, mais elles virent le quadragénaire vaciller, s'arc bouter un instant contre une porte cochère, puis lentement glisser vers le trottoir sur lequel aussitôt s'épandit une flaque sanguinolente ! « Oh mon dieu, hurlèrent-elles de concert et en désignant d'un même élan l'assassin, cet homme descend Dussainge ! »

 

ORIGINE (bis) : Non contente de maîtriser le feu et de savoir tailler des outils madame Floresiensis s'avérait experte en matière de navigation. Découverte dans  l'île de Flores non loin de Java en Indonésie elle y aurait débarqué il y a sans doute un million d'années,  en provenance de son Afrique originelle, à bord d'une embarcation plus rustique que celles de ses lointaines cousines Arthaud, Autissier ou Mac Arthur. Les paléoanthropologues la décrivent comme un être de faible capacité crânienne (380 cm3) et dont la taille voisine d'1 mètre s'expliquerait par le nanisme insulaire. Tout continental qu'il soit, l'isolement géographique du Périgord a visiblement affecté de façon similaire sa propre population. Ce qui ne l'a pas empêché de faire florès dans le préhisto-marchandising et dans le commerce du foie gras truffé !

 

PAYS DE L'OHM : L'Allemagne bien évidemment ; faut se tenir au courant !

 

PERIGOURDIN : Le Périgourdin archétypal  ne serait pas armé d'une massue, comme le croyait le génial imprécateur en bondieuseries  Léon Bloy (*). Travaillant d'après nature, le sculpteur  Paul Dardé, fournit, en 1930, une représentation scientifiquement correcte de l' autochtone  dont le seul instrument contondant semble bien être la boite crânienne. L'absence de cerveau susceptible de subir des dommages à la suite d'un choc violent pourrait, selon les spécialistes, avoir favorisé cette utilisation opportuniste. (*) « dans Périgourdin il y a gourdin »

 

PEYRONY (D) : Le petit chien Robot est, nul ne l'ignore, l'inventeur de la grotte de Lascaux.  De même, celui des gravures de la grotte de la Mairie, à Teyjat, s'appellerait Denis Peyrony. En réalité c'est Pierre Bourrinet, le fouilleur attitré de la cavité qui mit au jour les magnifiques figurations animalières Magdaléniennes du site Nontronnais. Peyrony et Bourrinet étaient, tous deux, francs-maçons, ce qui induit ( ou mieux explique) la tendresse fraternelle que ces deux-là ont dû se vouer.

 

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15/10/2005
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