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La couleuvre n'est pas encore avalée

         La couleuvre n'est pas encore avalée !

Le climat océanique, pour ne pas dire subtropical actuel, crée des conditions idéales pour nos amies les couleuvres et il n'est pas rare de rencontrer au cours d'une promenade la magnifique Couleuvre Verte-et-Jaune, "Coluber viridiflavus", active de mai à août et au tempérament fougueux.

La viridiflavus chasse à vue, se nourrissant de proies variées, Mammifères de toutes sortes (Rongeurs divers, petits Mustélidés, Chiroptères...), la plupart des Reptiles (son espèce y compris), Oiseaux nichant au sol, quelquefois des Amphibiens. Les juvéniles se nourrissent d'insectes, Orthoptères principalement, de Lézards et de leurs oeufs. La richesse des populations de couleuvres est un bon indicateur de la biodiversité.

Si l'on veut photographier viridiflavus il faut être prudent et éviter de l'aborder de front en l'effrayant, ce qui peut déclancher un réflexe d'attaque avec des tentatives de morsures, qui seraient douloureuses mais sans réel danger, cette dernière étant une couleuvre aglyphe c'est à dire ne possédant pas de crochets venimeux. Préserver la quiétude de ces animaux et des animaux en général doit être un principe à respecter en toutes occasions.

Les deux photos jointes montrent chacune une couleuvre dans des postures différentes. La première est dans la position du "ressort comprimé" prêt à la détente. Elle a été prise sur la commune de Vendoire où les Couleuvres Vertes-et-Jaunes et les Couleuvres à Collier (les plus communes) sont confinées dans les parcs et jardins, le long des haies (qui n'ont pas été arrachées) et en bordure des bosquets.

La deuxième a été prise plus au nord du Département dans le véritable paradis pour la faune et la flore que sont la commune de Teyjat et ses environs.

Le spécimen de Teyjat, bien développé, dans tous les sens du terme, a été surpris par le bruit des pas et s'est arrêté. Il était alors facile de l'approcher mais il ne rentrait pas dans le cadre du viseur, accusant probablement 1,3 m. Nous avons une fois vu une mue (encore fraîche et gonflée d'air) mesurant 1,5 m, viridiflavus étant connue pour ne pas dépasser 2 m de long ce qui est déjà respectable.

L'espèce du pourtour Méditerranéen, la Couleuvre de Montpellier, connue des herpétologistes sous le nom de "Malpolon monspessulanus monspessulanus" (ne cherchez pas la contrepèterie, il n'y en a pas) peut dépasser les 2 m et il semble que 2,5 m soit une exception.

La Couleuvre de Montpellier a le même comportement agressif que viridiflavus et adopte des attitudes semblables en cas de menace, elle se dresse à la verticale comme un Cobra, se gonfle, souffle en aplatissant le corps et le cou avant l'attaque. Mais avec la Couleuvre de Montpellier il faut être encore plus prudent car celle-ci fait partie des couleuvres à crochets postérieurs, dites opisthoglyphes. Les morsures sont rarement dangereuses en raison de la disposition de l'appareil venimeux en retrait dans la mâchoire, mais mieux vaut éviter d'y mettre les doigts (ou autre chose).

La Couleuvre de Montpellier a été signalée (peut-être par erreur ?) en Haute-Vienne, dans le Lot et dans la Haute-Garonne. Comme le Lézard Ocellé, espèce plutôt Méditerranéenne, a été observé de façon certaine (par un spécialiste de l'espèce en compagnie de l'auteur en Dordogne) dans presque toute l'Aquitaine, les Charentes et le sud de la Haute-Vienne en passant par le Lot, nous serions très heureux de préciser le statut de la Couleuvre de Montpellier ailleurs que dans sa région de prédilection et nous ne serions pas surpris de la rencontrer au détour d'un chemin, avant que des ferrailles roulantes (étrangères) ne viennent assourdir et empuantir nos causses enchanteurs et les vider pour longtemps des seules richesses dignes de ce nom.

 

Didier Raymond

Vendoire le 20 juillet 2007



21/07/2007
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