PNR PL/Argentine : les CMP dévorent le causse !
"La reconnaissance de l’intérêt patrimonial et l’attachement de chacun au « Plateau d’Argentine » est selon nous, une condition incontournable pour en assurer la préservation.
Prenez le temps de découvrir la grande diversité de cet espace naturel, témoin du passé. Ouvrez grand vos yeux et vos oreilles et laissez vous emportez par l’extraordinaire originalité des espèces qui y vivent.
Ce milieu est fragile, ensemble protégeons-le ! "
Michel Moyrand,
ancien Président du Parc naturel régional Périgord-Limousin ;
Vice-président du Conseil Régional d’Aquitaine.
On constate aujourd'hui les effets de ces incantations!
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Le Monde fait carrière !
Le quotidien Le Monde, comme beaucoup de ses confrères, est dans la panade ! Pour s'en sortir il tente de séduire les annonceurs en donnant en pâture à ses lecteurs des articles qui ne sont guère plus que des publi-reportages appelant des renvois d'ascenseur appréciés au coût du décimètre-colonne ! (1)
L'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) est aux abois. La France serait bientôt en manque de ces ressources minérales sans lesquelles le BTP ne conçoit pas l'avenir radieux que lui laissent espérer, entre autres, le développement des voies de communication et les besoins criants en logements. (2)Responsables de cette pénurie à venir les « contraintes administratives grandissantes (qui) allongent les délais d'instruction des dossiers d'autorisation » d'ouverture de nouvelles carrières… et certainement, aussi, la vive opposition de populations riveraines peu soucieuses d'accepter sans mot dire la dégradation de leur cadre de vie.
En Dordogne, il n'y a guère que les écologistes encartés qui ne s'opposent pas aux dévastations paysagères en cours ou prévues ici et là ! L'extension continuelle des zones exploitées dans le quart nord-ouest du département ( Plateau d'Argentine, coteaux de Bourg des Maisons, de La Tour-Blanche et de Paussac et Saint Vivien en particulier), affecte peu ces défenseurs des milieux naturels.
À croire qu'ils ont gobé tout cru le nouveau message de l'organisation professionnelle ad hoc du Medef qui, pour retourner l'opinion, diffuse dans de prestigieux supports comme « Le Monde » (Les carrières sont d'inattendus refuges de la biodiversité ...) le résultat d'études « scientifiques » dont elle est le maître d'ouvrage et le garant de leur… objectivité !
L'Unicem qui regroupe 4000 entreprises, explique à qui veut l'entendre qu'au plan environnemental ses activités sont plutôt bénéfiques, notamment en matière de biodiversité. « Un rajeunissement des milieux naturels » entrepris à coups d'explosifs de pelles mécaniques et de bulldozers favoriserait, grâce à une modification des biotopes, l'implantation d'espèces en voie d'extinction.
C'est l'antienne qui a été répétée maintes et maintes fois par les dirigeants des Charges Minérales du Périgord pour obtenir l'autorisation de dévaster 44 hectares supplémentaires d'un territoire classé ZNIEFF et Natura 2000.
D'Après eux l'extension de la zone d'exploitation se traduira, in fine, par la création d'une immense fosse de 80 hectares et de 50 mètres de profondeur où viendront s'ébattre des batraciens attirés par les eaux turbides qui stagneront au plus creux du cratère ! Le PNR PL et la Diren comme le CRENA (Conservatoire régional des espaces naturels d'Aquitaine) sensibles au plaidoyer ont accordé leur feu vert !
Certes ce sera au prix de la disparition pure et simple d'espèces végétales et animales vernaculaires inféodées aux pelouses calcaires et aux sous-bois caussenards, évidemment les réseaux hydrogéologiques souterrains seront peu à peu démantelés ( voir Argentine : un plateau massacré ! « Un paysage en mouvement » Protection de l'environnement : les masques tombent !) et les vallées proches privées de leurs sources pérennes mais quel plaisir ce sera d'entendre les coassements des nouveaux locataires !
Il paraît que le CRENA sera doté d'un confortable budget pour veiller à la bonne exécution de ce crime écologique. Selon Le Monde c'est Robert Barbault, du Muséum national d'histoire naturelle, un des plus éminents spécialistes de la biodiversité qui aurait conduit l'étude financée par l'Unicem dont les conclusions sont si favorables aux producteurs de granulats.
Ch.C. le 30/10/08
(1) l'unité de mesure du gros encart publicitaire
(2) le recyclage des matériaux, l'emploi du béton de terre (Le béton de terre ou adobéton ou encore géobéton est, comme son nom l'indique, un béton constitué de terre crue (tuf), de chaux et d'eau.) et une utilisation massive du bois, production renouvelable, pourraient minorer de manière conséquente le recours au béton vorace en granulats
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