Argentine : Un pas en avant... deux tours de roues en arrière
ARGENTINE : UN PAS EN AVANT … DEUX TOURS DE ROUES EN ARRIERE
L'engouement pour les 4x4 ne tarit pas ; ceux que les écologistes radicaux ont baptisé turbo-salopards affectionnent ces véhicules surdimensionnés et polluants qui, en cas de collision, laissent peu de chance de s'en sortir au sage conducteur d'une petite cylindrée.
Ah ! Qu'il est bon de se sentir enfin puissant lorsqu'au travail ou au foyer on est obligé de courber l'échine. Ah ! Qu'il est agréable d'étaler ostensiblement , aux yeux d'autrui, sa richesse … ou sa propension à l'endettement. Ah ! Quand on est une femme au volant d'une rutilante 4 roues motrices, qu'il est plaisant de se sentir aussi bête qu'un homme ! Ah ! quelle jouissance, enfin, de participer chaque jour un peu plus à la destruction de la planète…sans souci même de l'avenir de sa propre progéniture !
Sur le plateau d'Argentine, la multiplicité des pistes et des sentiers non goudronnés sillonnant le causse, avait, petit à petit, incité les pilotes de ces voitures bouffies à tenter l'aventure d'une découverte du milieu, vitre baissée et sans lever le cul du siège ! Même les « grimpeurs » n'avaient su résister à l'usage du 4x4 pour parvenir jusqu'à l'aplomb de leurs voies d'escalades aménagées tout au long de l'ancienne tranchée ferroviaire. Logique, suite à une démarche qui depuis quelque temps vise, un peu partout en Dordogne, à asservir les escarpements rocheux, préalablement purgés de rochers incertains, à coups de pitons scellés et de « via-ferrata », et leurs accès au moyen de parkings et de passerelles incongrus.
Pour mettre un terme à cette dérive, la municipalité de La Rochebeaucourt et Argentine, avec le soutien du PNR, a pris un arrêté interdisant l'usage de ce type de véhicule dans l'enceinte du territoire protégé. Et pour mieux s'opposer aux récalcitrants, adeptes du civisme à sens unique, des barrières ont été installées qui bloquent, entre le pont de Boudoire et la V.C. 12, leur intrusion tout au long de la voie ferrée transformée en un agréable sentier de randonnée.
On aurait pu, sans réserve, féliciter les élus locaux et les gestionnaires du Parc de leur initiative positive ; malheureusement il y a gros à parier que les barrières mobiles non cadenassées ne constitueront pas longtemps un obstacle suffisant… et on regrettera surtout
une coupable mansuétude à l'égard des adeptes de la « moto verte » qui pourront continuer à faire pétarader en tous lieux et tous temps leurs engins sur les pelouses calcaires et auxquels il est simplement recommandé d'adopter « une pratique raisonnable ».
Raisonnablement, on peut penser que ces dispositions et incitations… auront autant d'effet que l'usage du peigne sur un crane chauve ! Preuve en est l'apparition récente, aux cotés des vrombissantes 125 trials, de hordes de quads encore plus polluants à tous égards que leur petites sœurs ! Et comme le Législateur, celui-là même qui a autorisé la publicité pour l'alcool et permet le braconnage légal du loup, ne voit aucun inconvénient à livrer l'espace public à ces véhicules hybrides pour sales gosses de riches, les pelouses calcaires d'Argentine… et d'ailleurs ont bien du souci à se faire.
Ch.C
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