La Shoah des taupes
Les journalistes de Sud-Ouest, font, depuis toujours, de la relation d'évènements récurrents, et sans importance se produisant à date fixe, l'essentiel de leur production. En jargon de pisse-copie ces articles sont appelés des « marronniers ». Dans le quotidien périgourdin ceux-ci connaissent, de janvier à décembre, une floraison ininterrompue. Pas la peine de les énumérer in extenso chacun les connaît dans leur extrême diversité qui va des remises de médailles, à l'ouverture de la pêche puis de la chasse, en passant par toutes les commémorations possibles et imaginables !
Les sports en fournissent des contingents innombrables tout comme les manifestations culturelles ou les festivals de l'été. L'évocation, au nom du si sélectif devoir de mémoire, de la Shoah puis du peuple des « justes » dont les rangs, curieusement, ne cessent d'années en années de s'étoffer fournissent également l'occasion de combler les trous de l'actualité locale réduite à la portion congrue tant consigne est donnée, en haut lieu, d'éviter de traiter les sujets qui pourraient fâcher !
Un jour le chroniqueur monte dans les arbres pour brosser le portrait du Paloumayre, le sympathique gestionnaire de la faune sauvage, l'autre il court derrière le Père Noël qui ne vaut guère mieux que Ronald Mc Donald. Le lendemain il affronte les assourdissantes et polluantes mécaniques des pilotes de la Grappe de Cyrano épreuve motocycliste dont il apprécie vivement le bras d'honneur adressé à la circulaire Olin… le journaliste de Sud-Ouest a des amis partout dont la relation des tragiques turpitudes lui assure de ne jamais connaître le chômage !
Pour être un tard promu au rang de ses compères M Nico Van Goeye le chasseur de taupes de Salignac, en Sarladais, n'en est pas moins en passe de faire une belle carrière dans les colonnes d'un quotidien dont les éditions plus méridionales ne cachent pas, entre autres, leur sympathie pour l'ignoble tauromachie !
Voilà, aujourd'hui, 19 février 2008, qu'un 3ème article publi-rédactionnel est consacré, depuis 2006, à ce valeureux exterminateur d'outre Quiévrain, de mammifère insectivore,.
Le taupier, présenté comme le sauveteur des pelouses et des greens mis à mal par les taupinières est, paraît-il adulé par les jardiniers qu'il délivrerait de ces insupportables nuisances.
Pour éradiquer sa proie Nico, en écologiste vertueux n'a pas recours aux poisons chimiques qui sont aussi préjudiciables à l'homme. Il opère avec « des pièges qui fonctionnent sur le principe d'une cisaille » Une attention qui l'honore et dont lui sont certainement gré ses innocentes victimes.
Les clients de Nico sont des particuliers, grands consommateurs d'engrais pesticides, insecticides et autres produits d'une extrême dangerosité environnementale vouant à leur gazon un amour sans borne ou des exploitants de campings ou de golfs qui chaque été mettent à mal les nappes phréatiques pour l'égoïste satisfaction « esthétique » de leur clientèle. Il intervient aussi pour « traiter » les cimetières et les terrains de foot ou de rugby !
Protégée dans de nombreux pays dont l'Allemagne la taupe passe un sale quart d'heure dans ce Périgord dont la barbarie est un héritage culturel entretenu. Le taupier de Salignac estime à « 16 000 le nombre de taupes qui ont succombé sous l'étau de ses cisailles ».
Ambitieux, Nico souhaite former à sa méthode travail un référent dans chacune des 38 000 communes de France.
La Shoah des taupes c'est pour demain mais il a gros à parier que ni Sarkozy, ni Darcos ne se sentiront concernés par un holocauste qui ne sera jamais un fonds de commerce politique !
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