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De Rudeau-Ladosse à Connezac

 

C'était, en avant des galeries souterraines, un gros monolithe d'environ 100 mètres cube, adhérant à la roche en place. Les carriers l'avaient épargné pour y excaver ensuite une cabane rupestre dont le mur occidental, le seul bâti en moellons de taille disparate, gît à terre aujourd'hui. Les ronces avaient, au fil du temps, envahi le refuge de travailleurs qui, plus d'un siècle auparavant, extrayaient le calcaire sous la colline du Planchou dominant le château de Bellussière.

 

Depuis quelques jours des mains anonymes s'acharnent à débroussailler le site. C'est un travail de longue haleine qui n'est pas sans intérêt puisqu 'il fait revivre tout un pan d'histoire rurale oublié.

À proximité les cluzeaux abondent, aménagés souvent aux dépens de grottes naturelles. Au Moyen-âge une petite communauté paysanne pratiquait ici l'élevage et l'agriculture. Ses membres, soucieux de préserver leurs récoltes, avaient creusé, non loin de leurs abris troglodytiques, des silos préservés certainement des intempéries par les murs et la toiture de granges construites en bois, torchis chaume ou lauzes.

Derrière la cabane des carriers la face postérieure d'un silo se devine malgré la végétation exubérante. Est-ce l'unique témoignage d'un entrepôt disparu ou existe-t-il à la  périphérie d'autres fosses actuellement comblées ? Muni d'une serpe et d'un croissant il sera possible de s'aventurer plus avant dans le fourré qui les masque peut-être.

 

Vu, le 21/5/2008, au plafond de la carrière du Planchou (Rudeau-Ladosse) ce dessin  à la mine de plomb évoquant le transport des quartiers de pierre extraits  sous terre de la fin du XIXème jusqu'aux années 1930

 

Plus au sud, en direction du château XVIIème de La Rousselière un chemin serpente sur l'échine du causse des Plagnes. et de la terre des Perriers Il conduit, au bout de 500 mètres à un bosquet de grands buis et de houx entouré d'une haie touffue. Pour peu que l'on s'accommode des branches épineuses enchevêtrées il est possible de s'y insinuer. Au ras du sol des murettes de pierres sèches achevant de crouler et des monticules de moellons, blocs ouvragés de grand appareil régulier, tuiles et tomettes de terre cuite, attestent l'existence ancienne, en ce lieu, d'une construction d'importance.

Il s'agit des ruines ultimes d'une ferme, habitation et étables, dont l'essentiel des matériaux de construction a été systématiquement prélevé durant les années quarante au profit du centre d'éducation surveillé de la Rousselière. Ces bâtiments disparus étaient peut-être contemporains d'un moulin à vent mentionné, à cet endroit précis, au XVIIIème par la carte de Cassini. Si de cette construction remarquable il ne reste plus aucun vestige c'est qu'elle fut, elle-même, totalement démantelée pour alimenter des chantiers locaux.et pourquoi pas, déjà, le manoir voisin ?

À proximité, l'orifice d'une citerne baillerait au ras du sol: sa localisation incertaine ne devrait pas échapper, cependant, à de futures prospections.

Le Château des Combes qui fait face à Bellussière occupe le sommet d'une éminence boisée dont les hauteurs ménagent une belle vue sur Connezac. Pour s'y rendre il faut rejoindre le hameau de Leycoussaudie et emprunter, sur la droite, un chemin escarpé qui se greffe sur la voie départementale N°87.

Au niveau de l'intersection une maison cossue présente, fixées sur deux oeils de bœuf ouverts en contrebas de la corniche du toit, un surprenant couple de gargouilles zoomorphes en zinc qui évoquent  des serpents au corps disproportionné par rapport à leur tête menaçante !

Contournant le château des Combes édifié sur d'antiques carrières souterraines, le chemin rejoint le Lieu-dit Puy choisi. Dans le secteur les vestiges archéologiques ne sont pas rares et bien des trouvailles restent à faire même si des recherches, déjà lointaines, se sont soldées par quantité de découvertes .

L'hiver qui commence à rendre les armes ne boude plus le ciel bleu et tolère une température quasi printanière dont profitent les premières fleurs sauvages de la nouvelle saison. Sur sa butte, de l'autre côté du ruisseau de Beaussac, les murailles et les toitures de Connezac s'embrasent sous la lumière mordorée d'un dimanche tirant sur sa fin.

La route qui y conduit passe non loin de Roncevaux. Sous le coteau que couronne la maison forte de « Petit château », circule, entre les froides parois d'un aqueduc souterrain de 100 mètres de long, un ruisselet pérenne dont les eaux comblèrent longtemps humains et animaux des « feux » d'alentour !

À quelques pas de là l'église à clocher-mur de Connezac et le château somnolent dans le silence : n'était la fraîcheur subrepticement revenue on passerait encore une heure à assister au coucher du soleil au-delà des collines de Ladosse !

 

Ch.C le 12/2/2008

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26/02/2008
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