argentine

Duralexique Sedlexique (3)

Archéologie souterraine et Subterranéologues distingués


 ABRI (d') ABATTUE : C'est le rythme insoutenable que devra adopter l'amateur d'art pariétal paléolithique s'il compte, dans la même journée, visiter tous les abris ornés de la région des Eyzies. Après l'Abri du Poisson et celui de Cap Blanc, il lui restera encore à voir Laugerie Haute et Laugerie Basse, l'Abri Lartet, le Grand Abri de la Ferrassie, les Abris Blanchard, Castanet et Reverdit… S'il ne musarde pas en route il pourra arriver, avant l'heure de fermeture, à l'Abri Labattut !

  

ABRI SOUS ROCHE : Il n'y a pas anguille sous roche au plafond de l'Abri de Gorge d'Enfer mais, bel et bien un superbe saumon découvert en 1912 par un certain Jean Marsan dit Jean le Pêcheur ! L'auteur de ce bas-relief, vieux de près de 25.000 ans, ne fit pas preuve de la traditionnelle vantardise du pêcheur contemporain : son poisson, en effet, mesure tout juste 1 m alors que certains individus atteignent pratiquement le double. Une telle modestie n'est pas de mise pour les « fils émancipés de Jacquou le Croquant » qui ne sont, hélas, que les enfants dégénérés de Cro-Magon.

 

ABRI SOUS ROCHE (Bis) : synonymes : culée de pont, bouche de métro, hall d'immeuble, wagons… De l'âge de pierre à l'âge du pire Le changement dans la continuité !

 

ART MOBILIER : Aucune des œuvres d'art mobilières crées durant les 30 millénaires du paléolithique supérieur ne porte les signatures Stark ou Lévitan. Etonnant non ?

 

AUDIERNE (Abbé) : Il n'exerça pas son ministère dans le Finistère mais bel et bien dans cet autre bout du monde qu'est le Périgord. Faute d'avoir pu décrocher l'évêché de Périgueux il fonda, en 1874, une chapelle baptisée SHAP dont il devint le vice-président et qui 130 ans plus tard n'a toujours pas changé de millénaire !

 

AUJOULAT (Norbert) : On aurait pu le surnommer Bébert… on préféra lui attribuer le sobriquet de Nono jugé plus convivial… un handicap cruel qui n'empêcha pas cet excellent photographe employé par le ministère de la culture de devenir le meilleur poisson pilote des spéléologues opérant dans la vallée de la Vézère.

 

AVRILLEAU : Avec Dieu le père (Pierret) et Dieu m'en garde (Vidal) Avrilleau est l'une des trois divinités chtoniennes du Spéléo-Club de Périgueux, canal historique. Lare psychopompe bienveillant il accueille avec le sourire l'hommage de ses adorateurs, surtout s'il est accompagné d'un joli plan de cluzeau.

Depuis 1983 le spéléologue Serge Avrilleau cherche, à se faire créditer de la découverte de la grotte de Jovelle effectuée par nos soins en novembre de cette année là Selon ses propres affirmations, demeurées invérifiables, il n'aurait pourtant entrevu que le porche ignorant  superbement ses galeries profondes et son exceptionnel décor pariétal paléolithique. Dans le même esprit, un certain Louis-René Nougier, dans « Rouffignac, la guerre des mammouths » (1) ouvrage dont la cocasserie n'a jamais été surpassée, se prétend, pages 172 et 173, inventeur de la grotte de Lascaux dès 1936. Cette revendication a durablement discrédité son auteur ; Serge Avrilleau ne sortira pas davantage grandi de ses incessantes et absurdes prétentions qui sont cependant relayées ici ou là et tout récemment encore par l'association Lithos, et, bien entendu, par la société française d'étude des souterrains qu'il présida durant plusieurs mandats.  lire  Jovelle : une réécriture de la découverte

 (1)   La table ronde 1957

AZILIEN :  Venu des fins fonds de l'Ariège ce redoutable chasseur de bêtes à cornes n'aurait fait qu'un court séjour en Périgord. Son goût affirmé pour les gastéropodes l'aurait incité à poursuivre sa lente migration jusque dans les Charentes où il aurait fait souche. Les Picto-Charentais précisent que c'est pour échapper à l'ordinaire périgourdin fait de truffes et de foies gras que le nouveau venu aurait imploré auprès des populations autochtones l'azile gastronomique.

 

BAGUETTE : les magdaléniens inventèrent la baguette demi-ronde qu'ils assemblaient par 2 pour fabriquer des sagaies cylindriques ; aujourd'hui il arrive que 2 exclus se cotisent pour acheter une demi-baguette. Pas gai !

 

BARITAUD : Célèbre inspecteur des contributions indirectes né à Champeaux en 1909 ( Dictionnaire biographique du périgord. Penaud 1999 ). Un de ses nombreux homonymes pratiquerait la spéléologie en Dordogne

 

BERGERAC : Fin 1964 une petite équipe du Spéléo-club de Bergerac (J Bouchereau, F.Feltrin, J.Guilhem, N,T et F Lesur et L et G Perrier auxquels s'était joint M Caminade, propriétaire de la Cavite), pénétrait dans la grotte des Fieux, à Miers dans le Lot, et révélait son remarquable décor pariétal paléolithique. En 1966 la découverte donnait lieu à publication dans la revue Spéléo-Dordogne. (SD N° 14 pp 106-108.). Dix-huit ans plus tard le préhistorien Quercynois Michel Lorblanchet, dans une de ses contributions au monumental ART DES CAVERNES, Paris 1984, concédait tout juste aux inventeurs la mise en évidence «  des mains négatives »  En matière d'élégance et d'objectivité scientifique certains ont apparemment toujours besoin d'un bon coup de main !

 

BREUIL : Le « Pape de la Préhistoire » avait la grosse tête, c'est pourquoi n'ayant jamais pu coiffer la tiare il adopta le béret basque !

 

BREUIL : la mitre de la caverne

 

CHASSEURS : Armés d'épieux quelques intrépides chasseurs paléolithiques se lancent avec détermination à l'assaut d'un mammouth ; voilà une des trop nombreuses images d'Epinal  dont est truffé le surprenant docu-fiction de Malaterre «  Homo Sapiens ».  La scène, reflet d'une réalité cynégétique circonscrite à l'Europe centrale et orientale, n'a pas été souvent interprétée sur les rives de la Vézère  où on mangeait du renne, encore du renne…mais surtout du renne ! Presque ¾ de siècle après leur découverte par O.Hauser, Alain Roussot  évoque, dans «  Aspects de la préhistoire en aquitaine », ces 21 pièges creusés dans le sol d'un plateau bordant la rivière à proximité de Laugerie-Haute. L'auteur, suivant en cela l'opinion de « l'antiquaire » suisse, bête noire de Peyrony, imagine aisément «  les animaux rabattus vers ces fosses camouflées  (disposées en quinconces) où ils tombaient et se blessaient. »  Les dites fosses ne dépassant guère 1 m de diamètre et de profondeur on est en droit de se demander si les Nemrod solutréens qui les avaient excavées (des silex typiques de leur panoplie auraient été retrouvés à l'intérieur de certaines d'entre-elles) ne se livraient pas à la chasse aux escargots… anticipant un réchauffement climatique à venir 10 .000 ans plus tard ! Mais, peut-être, plus simplement, ces chausse-trappes n'étaient-elles destinées qu'à faire choir… les préhistoriens !

 

 

COHEN : Innocent aux mains pleines, un des inventeurs de Lascaux en 1940, le jeune Simon Cohen  aurait fait fortune, quelques années plus tard, dans le recyclage des épaves automobiles et mécaniques. Entre préhistoire et business le choix dut être douloureux. Une casse de conscience !

 

CONFUSION : Le patronyme du préhistorien périgourdin Denis Peyrony est passé à la postérité… non sans quelques déboires orthographiques car, de manière récurrente, il a été imprimé, sur bouffant, vergé ou alfa, avec la plus grande liberté ! Si  la première de couverture de l'ouvrage «  les gisements préhistoriques de Bourdeilles » publié chez Masson en 1932 sous les auspices de l'Institut de Paléontologie Humaine respecte l'écriture officielle du nom de l' auteur, Peyrony, on apprend, en revanche, avec Serge Maury  (Dordogne Périgord  Bonneton 1993) que derrière Denis Peyrony se cache un Denys Peyronnie dont, jusqu'alors, on ignorait l'existence. Le trouble du lecteur attentif ne fait que s'accroître quand il se réfère à l'index du « guide  Dordogne Périgord 1996 ».Peyrony y perd le redoublement de la consonne n et voit son i terminal castré par l'éditeur Fanlac du e qui le suivait dans la forme précédente. Plus étrange encore, dans son « Lascaux  ou la naissance de l'art » Georges Bataille loue les travaux  d'un Daniel Peyrony ( certainement un frère inconnu de Denis ou du fils de ce dernier Elie) montrant« la complexité d'outillages divers… » Tout cela, cependant, n'est pas bien grave ; l'œuvre de  Denis Peyrony  reste appréciée… On n'écrira pas Peyre honni avant longtemps. Quoique…

 

CONTES ET DECOMPTES  : Dans la grotte de Rouffignac MM Nougier et Robert se sont livrés, il y a près de 50 ans, à ce passionnant travail scientifique ; venir à bout de l'inventaire  exhaustif des griffades d'ours visibles sur les parois de la caverne. « Nous n'avons point voulu laisser à d'autres que nous-mêmes le soin diligent  de compter minutieusement ces griffades d'ours. Nous arrivons au total précis de 13.524.978 griffades » affirmèrent, avec l'autorité que leur conférait un statut éminent, les 2 préhistoriens. A raison d'une griffade décomptée par seconde il leur avait fallu 3744 heures,

soit 156 jours pleins pour obtenir ce résultat ! Heureusement qu'en 1956 Martine Aubry n'avait pas inventé la semaine de 35 heures sinon l'accomplissement d'un tel exploit aurait nécessite approximativement 2 ans . Ce qui aurait retardé d'autant la publication de telles conneries. Et on ose, aujourd'hui remettre en cause l'utilité de cette loi sociale !

 

CONTES ET DECOMPTES (BIS) : C'est parce que ses parois et plafonds recèlent  154 figurations de ce proboscidien disparu que l'on a surnommé la grotte de Rouffignac Grotte aux 100 mammouths ! Des pachydermes dans un inventaire statistique ne feraient pas plus de dégâts ! Les lycéens qui défilent dans les rues de nos villes pour faire barrage à la loi Fillon ont manifestement raison de le faire. Dotés de plus de moyens et aussi d'enseignants peut-être parviendront-ils un jour à  apprendre à compter jusqu'à 154. A ce moment là les exploitants de la cavité pourront les embaucher pour reprendre le décompte fâcheusement interrompu au chiffre 100.

 

CONTES ET LEGENDES : A l'occasion d'une projection sur Lascaux donnée au Musée de l'Homme en 1986,  Jacques Marsal, l'un des inventeurs de la grotte, rappela que le jour de la découverte le petit chien de Marcel Ravidat n'accompagnait pas son maître. La version d'une exploration imposée par le sauvetage de l'animal sera, malgré tout, servie pendant longtemps à ses lecteurs par une presse  aussi brouillonne que l'actuelle.

     Au début du siècle précédent  les journaux et publications de l'époque  rapportèrent, sans les mettre en doute, les circonstances extravagantes de la découverte des gravures magdaléniennes de Teyjat. Pierre Bourrinet, instituteur en poste dans cette petite commune rurale du Nontronnais depuis 1893 consacre ses loisirs à l'étude préhistorique du secteur ; il fouille notamment la grotte dite de la Mairie, publiée dès 1889 par l'archéologue charentais Perrier du Carne. En août 1903 un certain D.Peyrony, enseignant lui aussi, vient frapper à la porte de son lointain collègue. Celui-ci, lui confie madame Bourrinet, est justement parti le matin même pour les Eyzies afin de rencontrer le déjà célèbre préhistorien dont il espère recevoir une « initiation »  à leur commune discipline extra professionnelle ! Déplorant l'absence du maître d'école Peyrony se transporte alors dans la cavité où il révèle l'existence d'admirables représentations animalières finement dessinées sur des panneaux de calcite… Les absents ont toujours tort !

     En 1936 «  Un tout jeune enseignant (encore un !) arpentait sac au dos la vallée de la Vézère … » Les hauteurs de Montignac faisaient frémir sa narine «  « Cela sentait bon le paléo…cela sentait bon la grotte ornée » Malheur ; le fonctionnaire était désargenté il ne put s'attarder dans ce secteur si prometteur ! «  Quatorze *(sic)  ans plus tard, les coteaux de Montignac s'ouvraient pour la merveille de Lascaux. » Voilà pourquoi et comment L.R.Nougier ne précéda pas dans la grotte les Ravidat, Marsal Agnel et autre Cohen ! l'Histrion

prendra une revanche éclaboussante en 1956.

 

(*)la grotte n'a pas été découverte en 1950 mais 10 ans plus tôt !

 

COPPENS Yves : Paléo-anthropologue français. Débuta sa carrière en revendiquant la découverte de « Lucy » mise au jour par Donald Johanson. L'acheva en cautionnant scientifiquement l'exécrable « Homo sapiens » docu-fiction de  Jacques Malaterre.

 

CORPS CAVERNEUX : A cause d'une mauvaise irrigation de son corps caverneux le sorcier de la grotte de Saint-Cirq ne connut que de semi-érections. En clair il bandait mou comme le confirme le peu charitable portrait que fit de lui un artiste préhistorique demeuré prudemment anonyme. Consultés sur ce handicap les paléo-pathologistes magdaléniens auraient prié le patient… de l'être quelques milliers d'années supplémentaires. Jusqu'à la mise au point du Viagra ! Elle est raide celle-là !

 

CRO-MAGNON :  Découvert en 1868 à l'occasion de la construction de la voie ferrée Périgueux-Agen l'abri de Cro-Magnon fut successivement fouillé par Lartet, Massénat, Girod, Rivière, Breuil, Peyrony, Pestourie, Berthoumeyrou etc…etc… Finalement il n'y a que le train qui ne lui soit jamais passé dessus !

 

DARDE (Paul) : Sachant que le sculpteur languedocien, auteur du célébrissime  homme préhistorique du musée des Eyzies, n'est mort qu'en 1963 et que ses droits d'auteurs, qui courent toujours, sont tombés dans l'escarcelle de ses légitimes héritiers calculez combien ceux-ci sont fondés à réclamer sur l'exploitation commerciale photographique  inouïe qui est faite de l'œuvre de leur parent décédé ?

 

FONCTION PUBLIQUE :  Hier, faute de jouir de rentes avantageuses, il valait mieux être fonctionnaire (ou convers de Dieu) pour pouvoir pleinement sacrifier à sa passion de l'archéologie, de l'histoire ou de la spéléologie … 35 heures ou pas le service du ciel ou de la collectivité laisse tellement de loisirs ! Pas étonnant qu'au premier rang des personnalités marquantes en ces matières figurent surtout des ecclésiastiques ( François-Georges Audierne, Jean Bouyssonie, Henri Breuil, André Glory, Pommarède…)  et des enseignants ( François Jouannet , les Peyrony père et fils, les Bourrinet, Darpeix, secondat, Pierret, … et autres Barrière.) Jouant même dans des clubs modestes, les pousseurs de ballon (rond ou ovale) bénéficieraient également, aujourd'hui, d'emplois « aménagés. De culture à culture physique il n'y a pas qu'un simple dérapage sémantique ! Attention à la chute !

 

FONT DE GAUME : A peine leur découverte annoncée par les Breuil, Capitan, Peyrony l'authenticité  des peintures préhistoriques de la grotte de Font de Gaume avait été fermement contestée par Moïse Teyssandier (« Barbasse ; souvenirs d'ou ouvrier périgourdin »Teyssandier 1928) qui, comme des centaines d'autres visiteurs avant lui, avait, sans les remarquer, parcouru à maintes reprises la cavité. Tout sincère  qu'il soit  on ne peut retenir ce témoignage : combien, si on les en informait,  contesteraient l'appartenance de notre communauté au camp de la démocratie… alors qu'au fronton de nos hôtels de ville et autres palais de justice trône depuis des lustres la fière devise de la République « Liberté, Egalité, Fraternité »

 

FORTUITE : La loi oblige à déclarer, sans délais, toute trouvaille archéologique fortuite ;  le but de cette disposition réglementaire serait d'assurer la protection immédiate et l'étude scientifique du site révélé et du mobilier mis au jour.     Vingt-deux ans après sa découverte la grotte de Jovelle, comme tant d'autres, reste ouverte à tous vents, n'a bénéficié d'aucune mesure de sauvegarde particulière…et n'a donné lieu à aucune investigation. Il y avait effectivement urgence à déclarer, dans les temps, la trouvaille ! Les inventeurs de nouveaux sites similaires (on en connaît !) traîneraient, paraît-il, les pieds pour se conformer, aujourd'hui, à la loi. Laxisme des inventeurs…contre laxisme des fonctionnaires !

 

 

FOSSILE DIRECTEUR :  A l'usure, beaucoup de vieux chevaux de retour, comme Jean Clottes, parviennent à s'emparer de fonctions de direction ; d'autres, tel Jack Lang, qui constituent d'excellents fossiles directeurs ne peuvent par-là même nier leur  appartenance culturelle… ce qui les handicape pour accéder à d'éminentes charges..  L'ancien ministre qui est à la gauche caviar ce que le burin de Noailles est à l'industrie Gravettienne devra certainement se contenter, jusqu'à son dernier souffle, de rêver d' une destinée présidentielle !

 

FOUILLES : Conduites  dans le passé professionnel de bien des préhistoriens  elles exhumeraient, entre autres, tous les cadavres qu'ils dissimulent dans leur placard.

 

 

FROMAGE : La liste est longue des livres, thèses, mémoires, communications, brochures, opuscules… consacrés à Lascaux. Mais parmi toutes ces productions combien y a-t-il de publications méritant un label de qualité ? 1%, à peine plus ! Les autres sont des « allégées » affichant jusqu'à 99% … de matière creuse.

 

GALLO-ROMAINS : Leur discipline s'étant officiellement structurée sous le régime de Vichy l'engouement des archéologues hexagonaux pour la civilisation gallo-romaine s'expliquerait-il par la connivence particulière de ces derniers avec la culture spirituelle et matérielle des premiers « collabos » historiques ?

 

GLORY : L'abbé Glory ne comptait pas que des amis ; on peut même dire que, dans le petit monde de la préhistoire, il avait affronté la rancœur, l'animosité ou l'agressivité de la majorité de ses collègues. Apprenant, à parution d'un article posthume, la découverte par ce dernier de gravures jugées paléolithiques dans la grotte de la Monerie plusieurs archéologues se répandirent en propos fielleux à son encontre. En 1986 l'un d'eux, universitaire toulousain d'origine périgourdine, vilipendait toujours, à ce sujet, le convers de Breuil décédé 20 ans plus tôt. Comme quoi, dans ce milieu, la haine vous sauve infailliblement de l'oubli !

 

ITHYPHALLIQUE : La pudibonderie exacerbée qui régnait à la fin du XIXème siècle conduisit souvent les éditeurs de planches anatomiques à priver d'organes génitaux les modèles masculins et féminins représentés. En 1940 ces pudeurs de rosières étaient toujours de mise dans la presse française comme le rapporte l'abbé Breuil à propos de l'organe viril, en érection, de l'homme de Lascaux. « l'Illustration a gazé ce détail pour en épargner la vue à ses lecteurs ». Semblable traitement n'a pas été appliqué, en 1984, aux photographies et relevés publiés de l'énorme  (43 cm x 11 cm) sexe turgescent du magdalénien de Fronsac. Rocco Siffedi, tout juste 20 ans cette année là, allait bientôt…crever l'écran !                   3

 

LASCAUX : Après LASCAUX II bientôt LASCAUX III…Après Jean-Paul 1er, Jean-Paul II. Après Jean-Paul II pourquoi pas Jean-Paul Goude ?

 

LASCAUX II : D'habiles contrefacteurs stipendiés sont parvenus à donner un « faux-air » de « Chapelle Sixtine de la préhistoire » à une attraction de parc de loisirs ! Mais, comme la saccharine ne fit jamais oublier le goût du sucre, c'est pas demain la veille qu'un décor en toc réussira à donner le change en matière d'émotion. Lascaux II ou l'extase… uniquement devant le tiroir caisse !

 

LEROI-GOURHAN : Ethnologue et préhistorien français de renommée internationale disparu en 1986 . Sa dépouille scientifique fait l'objet, depuis cette date, d'une curée hors du commun. Pour ce qui les concerne ses pâles successeurs n'ont rien à redouter de semblable ! Pas assez consistants ! A leur décès il n'y aura rien à ronger…ou a mettre en pièces !

 

LIFTING: Calcin, « crasse des siècles », noir de fumée et graffiti avaient, petit à petit, altéré la lisibilité des peintures pariétales paléolithiques de la grotte de Font de Gaume. Pour tenter de leur faire retrouver leur fraîcheur initiale elles ont du subir, à partir de 1966, un très sérieux lifting. Réputé à hauts risques ce type ravalement, dont les bisons, rennes chevaux et mammouths ont été les cobayes, a franchi, depuis cette date, la barrière des espèces. Beaucoup de nos contemporains de tous sexes y ont désormais recours ; pour autant P.Vidal, un des maîtres d'œuvre de ce chantier expérimental, n'a pas été tenté d'ouvrir une clinique de soins esthétiques sur les rives de la Vézère. Dommage, car il savait jouer avec talent de « l'acide », du maillet et de la brosse, non pas à reliure mais à estomper du temps l'irréparable ouvrage !

 

LIFTING (Bis) : en gommant les voile de fumée, de calcite et les palimpsestes contemporains qui les recouvraient les techniciens de la conservation des bâtiments de France ont redonné aux peintures pariétales de Font de Gaume tout leur éclat originel. A cette occasion les spécialistes ont pu constater qu'il ne s'agissait pas là d'œuvres à la gomme !

 

MAGDALENIEN : La découverte d'un gisement de référence dans un lieu géographique particulier impose bien souvent  à ses inventeurs d'en faire le site éponyme de la culture originale révélée par les fouilles ; C'est ainsi que l'abri de la Madeleine donna le magdalénien reconnu un peu partout en Europe et que la grotte du Mas d'Azil engendra l'Azilien… On n'ose penser au désarroi des spécialistes s'ils avaient été confrontés à cette nécessité, lors de la mise au jour des vestiges préhistoriques de Conne, près de Bergerac, voire de Faux dans la même région ! Faux toutefois aurait bien convenu pour accueillir la grotte Cosquer…Hélas rien n'est parfait en ce bas monde !

 

MOUSTERIEN : à cirer… Néandertalien du sang !

 

NEOLITHIQUE : L'invention de l'agriculture fut une véritable catastrophe sociale. Contre toute logique les hommes se mirent à tracter la charrue… et depuis ce temps là c'est elle qui les pousse au cul ! Quels bœufs !

 

NEANDERTHAL : l'Etymologie du nom de baptême de notre lointain cousin Néanderthal est bien connue ; elle rappelle que ce fossile humain fut découvert, pour la première fois, en 1856, dans la vallée (Thal en allemand) de la Néander près de Düsseldorf. Pendant plus d'un siècle paléoanthropologues et préhistoriens l'orthographièrent sous cette forme logique. Depuis quelque temps la littérature spécialisée et la presse grand public ont privé, pour une raison à débattre, Néanderthal de son H ; qu'on se rassure cependant, malgré cette amputation, ce robuste inventif et sensible chasseur paléolithique appartient toujours au genre… Omo !

 

ORIGINE : Comme si elle attendait de leurs austères  et hautes murailles grises quelque protection contre le vent aigrelet qui balayait rues et places, la ville se pelotonnait au pied de ses monuments massifs. Sous un ciel lugubre, uniformément gris, ses immeubles semblaient grelotter et l'haleine vaporeuse des passants répondait  aux fumées minérales des cheminées encrassées  de goudron anthraciteux !

     Marcel Dussainge hâtait le pas.

     Engoncé dans son lourd manteau de drap, d'un bleu si sombre qu'il en paraissait presque noir, l'employé préfectoral, préposé à la délivrance des cartes de séjour,  qu'il était, pestait tout à la fois contre les rigueurs du climat et la touffeur malsaine  qui régnait sur son lieu de travail. « A coup sûr, avec ce chaud et froid auquel je m'expose je vais attraper la grippe. »   Marcel était un fonctionnaire consciencieux et pour lui, résister à la maladie était avant tout affaire de civisme. On n'abuse pas des sollicitudes que s'honore d'avoir, pour ses enfants, la République. Bien décidé à repousser les attaques sournoises du virus, révolté par la perspective de profiter indûment d'un congé, que rythmerait à heures fixes l'ingestion d'antibiotiques et de sirops, il avançait à grandes enjambées en direction de son nouveau domicile.

      Au décès de sa mère, 18 mois auparavant, il avait été contraint de quitter le pavillon qu'elle et lui occupaient ensemble près du cimetière Nord. C'était là, dans une triste bâtisse en briques violines, entourée d'un morne jardinet délimité par les arrêtes bancales de poteaux en béton, qu'il avait vu le jour 45 ans plus tôt. Aujourd'hui il résidait dans le quartier de la gare. Un studio, à peine plus grand qu'une chambre de bonne, protégeait son sommeil… duquel, depuis toujours, étaient bannis les rêves comme les cauchemars.

     18H15 : l'horloge enseigne du bijoutier attesta une fois de plus la régularité métronomique  de sa marche. Il ne lui avait fallu, à la seconde près, qu'un quart d'heure pour couvrir la distance qui séparait la préfecture de la boutique. Un peu plus loin, à 100 mètres de là, s'ouvrirait, à main droite, l'obscure venelle qui conduisait à la porte de son domicile. Avant d'y parvenir il lui faudrait passer devant l'échoppe du tailleur dont la vitrine, comme une carte de visite géante, annonçait en lettres métalliques émaillées blanches, cernées de noir, collées à même la glace, le patronyme de l'artisan. Plus loin, encore, il devrait faire un écart pour éviter les étals de l'épicerie Belge qui sur des clayonnages de bois à la peinture verte écaillée proposait à l'envie des chalands bananes et oranges, pommes de terre et salades variées. Pour se conformer à ses nouvelles habitudes, il jetterait ensuite un coup d'œil furtif à l'immeuble d'en face, construction sans grande originalité n'eût été, courant telle une bretèche tout au sommet de la façade, une sorte de longue mais étroite véranda de zinc et de verre qui le fascinait…

     En saillie du troisième étage, largement ouvert sur l'intérieur d'un vaste appartement à la décoration désuète, les sœurs Simonin, deux charmantes demoiselles, âgées d'une soixantaine d'années, avaient transformé, ce qui somme toute n'était guère qu'un balcon chapeauté,  en une luxuriante serre tropicale. Les soins jaloux et méticuleux qu'elles prodiguaient aux fleurs et aux plantes leur imposaient de longs séjours quotidiens dans cet espace aérien d'une quinzaine de mètres carrés. Entre les larges feuilles des palmiers, des Araucarias, des philodendrons… et les pétales ou labelles colorés des Anthurium, des hibiscus, des oiseaux de paradis et des orchidées on pouvait, de cette canopée urbaine, de cet observatoire zénithal autant que végétal, découvrir toute la perspective de  la longue  avenue tracée, à la fin du XIXème siècle, par un émule provincial du baron Haussmann.

     Depuis que Marcel Dussainge avait aménagé dans le quartier, les deux sœurs s'étaient surprises à guetter ses allées et venues régulières imposées par les besoins du service. Pour rien au monde elles ne se seraient avouées le trouble qui les saisissait, deux fois par jour, à l'apparition du marcheur solitaire. L'une comme l'autre, à l'occasion d'emplettes effectuées chez les commerçants de cette artère fréquentée, s'était enquise de son identité et de sa profession… Apprendre son célibat fit battre un peu plus vite leur cœur.  Ce jour-là davantage que la veille. Ignorant tout de l'émoi qu'il suscitait l'employé se coulait dans son itinéraire familier : Les sœurs Simonin  s'apprêtaient à le voir disparaître dans l'impasse qui abritait son immeuble, les yeux rivés sur lui pour ne pas perdre une seule seconde de son image.

     C'est alors qu'elles remarquèrent, visage masqué par un feutre à larges bords, un individu en gabardine mastic qui fonçait droit sur celui auquel aucune des deux,  sans doute, n'oserait jamais adresser la parole. Quand il fut à la hauteur du piéton en manteau bleu l'individu porta vivement sa main droite à sa poche puis l'en retira immédiatement…paume et doigts crispés sur un objet métallique noir. Marcel Dussainge, les yeux exorbités, ouvrit grand la bouche…comme pour clamer une douleur indicible ! Derrière leurs baies vitrées les deux sœurs n'entendirent rien car, à l'heure de la débauche, malgré les frimas, il y avait de l'animation dans l'avenue, mais elles virent le quadragénaire vaciller, s'arc bouter un instant contre une porte cochère, puis lentement glisser vers le trottoir sur lequel aussitôt s'épandit une flaque sanguinolente ! « Oh mon dieu, hurlèrent-elles de concert et en désignant d'un même élan l'assassin, cet homme descend Dussainge ! »

 

ORIGINE (bis) : Non contente de maîtriser le feu et de savoir tailler des outils madame Floresiensis s'avérait experte en matière de navigation. Découverte dans  l'île de Flores non loin de Java en Indonésie elle y aurait débarqué il y a sans doute un million d'années,  en provenance de son Afrique originelle, à bord d'une embarcation plus rustique que celles de ses lointaines cousines Arthaud, Autissier ou Mac Arthur. Les paléoanthropologues la décrivent comme un être de faible capacité crânienne (380 cm3) et dont la taille voisine d'1 mètre s'expliquerait par le nanisme insulaire. Tout continental qu'il soit, l'isolement géographique du Périgord a visiblement affecté de façon similaire sa propre population. Ce qui ne l'a pas empêché de faire florès dans le préhisto-marchandising et dans le commerce du foie gras truffé !

 

PAYS DE L'OHM : L'Allemagne bien évidemment ; faut se tenir au courant !

 

PERIGOURDIN : Le Périgourdin archétypal  ne serait pas armé d'une massue, comme le croyait le génial imprécateur en bondieuseries  Léon Bloy (*). Travaillant d'après nature, le sculpteur  Paul Dardé, fournit, en 1930, une représentation scientifiquement correcte de l' autochtone  dont le seul instrument contondant semble bien être la boite crânienne. L'absence de cerveau susceptible de subir des dommages à la suite d'un choc violent pourrait, selon les spécialistes, avoir favorisé cette utilisation opportuniste. (*) « dans Périgourdin il y a gourdin »

 

PEYRONY (D) : Le petit chien Robot est, nul ne l'ignore, l'inventeur de la grotte de Lascaux.  De même, celui des gravures de la grotte de la Mairie, à Teyjat, s'appellerait Denis Peyrony. En réalité c'est Pierre Bourrinet, le fouilleur attitré de la cavité qui mit au jour les magnifiques figurations animalières Magdaléniennes du site Nontronnais. Peyrony et Bourrinet étaient, tous deux, francs-maçons, ce qui induit ( ou mieux explique) la tendresse fraternelle que ces deux-là ont dû se vouer.

 

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Duralexique Sedlexique (4)



15/10/2005
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