Lascaux II cancer de Lascaux
Dans son édition de ce jour, Sud-Ouest ouvre, en guise de faire-part d'une disparition annoncée, le dossier de l'agonie de Lascaux victime d'une prolifération incontrôlée de « taches noires ». Le reportage de nos confrères serait complet si ces derniers n'omettaient pas (sans doute pour éviter de peiner le conseil général de la Dordogne) de citer comme facteur probable de la dégradation galopante des peintures du sanctuaire magdalénien, l'aménagement du fac-similé à tout juste 200 mètres de l'original.
Le sujet est tabou au « Pays de l'homme » mais à Paris le ministère de la Culture n'évacue pas, bien au contraire, cette relation de causalité. Pour preuve cette interrogation qui en dit long sur une réflexion entamée depuis plusieurs années déjà. Lascaux II / un développement touristique compatible avec la pérennité du site originel ? Voir http://www.culture.fr/sections/themes/archeologie/articles/article_5
Le département et la SEMITOUR qui ont la haute main cette attraction majeure du préhistoland vézèrien déplorent, peut-être, la disparition prévisible des plus célèbres mais surtout des plus belles et plus émouvantes fresques paléolithiques jamais découvertes… L'un et l'autre pourtant sauront se consoler en comptant les bénéfices engendrés par plus de 300 000 visites par an. On ne fait pas d'omelette sans casser d'œufs y compris ceux de la poule aux œufs d'or !
Le Périgord doit se résoudre à cette perte irrémédiable. Après tout les Pyrénées font bien sans leurs ours autochtones !
Voir aussi notre récent article https://argentine24.blog4ever.com articles/Patrimoine/ Lascaux : de nouvelles taches noires.
De nouvelles taches noires
On les considère comme le plus exceptionnel chef-d'œuvre de l'humanité ; depuis leur découverte, en cet été 1940 au cours duquel un noble vieillard allait faire don de sa personne à la France, elles n'ont cessé de faire l'objet de mutilations délibérées. Pas vraiment étonnant, les fresques inouïes de Lascaux, ont, pour leur malheur, été exécutées il y a plus de 18 000 ans sur les parois d'une caverne de ce « Pays de l'homme » bien peu préparé culturellement à recevoir un tel héritage.
Aujourd'hui, 44 ans après sa fermeture au public, Lascaux, dans l'indifférence générale, agonise toujours. « Depuis le début de l'année 2007 de nouvelles taches noires seraient ainsi apparues, jusque sur les peintures » assure, dans son édition du 25 septembre, le journal Sud-Ouest qui reprend, seul de toute la presse locale, les propos de Renaud Sanson, l'habile faussaire du fac-similé. En cause, paraît-il « la machinerie qui doit assurer une bonne circulation de l'air » dans la cavité.
Peut-être, mais beaucoup de spécialistes estiment qu'après une première attaque de champignons et de bactéries liée à une sur-fréquentation touristique(1) irraisonnée du site (ouvert au public, au prix d'un stupéfiant saccage archéologique à partir de 1948), c'est indubitablement, l'implantation de Lascaux II à proximité de la grotte découverte par Marcel Ravidat et Jacques Marsal qui génère, depuis 2001, un nouveau déséquilibre bio-climatique préjudiciable à la conservation des peintures magdaléniennes
Jean Vouvé, dans son « Lascaux en Périgord Noir » (2) se flatte d'avoir proposé, comme site d'implantation du fac-similé « une exploitation ancienne de pierre de taille (et de moellons)… à quelques pas de la grotte, c'est à dire à 200 mètres au Sud-Ouest de l'original ». L'hydrogéologue ne pouvait pas être plus mal inspiré ! Reste que sa suggestion a recueilli, alors, les faveurs d'une commission scientifique (sic) ad hoc… comme quoi les cerveaux les plus brillants ne font pas, tous les jours, des étincelles !
Brigitte et Gilles Delluc dans leur propre « Lascaux » (3) ne trouvent rien à redire à ce choix désastreux. Avaient-ils, lors de la rédaction de l'ultime chapitre « Lascaux II copie conforme », de leur bouquin, tiré une croix sur leur connaissance du milieu souterrain et du karst, nourrie d'une longue pratique de la spéléologie ?
Pouvaient-ils ignorer qu'en fonction de la perméabilité en grand du calcaire une si proche localisation de la copie allait, à coup sûr, occasionner de sévères atteintes à l'original ?
Plus récemment,Jean-Michel Geneste, le conservateur de Lascaux, se montre tout aussi discret sur les causes des attaques bactériologiques récurrentes auxquelles est soumis le bestiaire paléolithique de la grotte. Dans son livre écrit en collaboration avec Tristan Hordé et Chantal Tanet (4), le préhistorien fait dans la dénonciation subliminale (et la langue de bois) en attribuant la reprises des altérations à « de multiples causes (qui) se sont vraisemblablement accumulées jusqu'à ce qu'un facteur aggravant déclenche le processus de dégradation »
Au fait, puisque son livre s'intitule « Lascaux une œuvre de mémoire » on ne peut s'empêcher de penser que si la maladie d'Alzheimer est la plus redoutable affection de la mémoire, Lascaux II, pour sa part, aura bel et bien été le cancer de Lascaux !
Ch.C Le 1 oct 2007
1) jusqu'à 1000 visiteurs par jour au début des années 60
(2) Lascaux en Périgord Noir Fanlac 1982
(3) Lascaux Éditions du Périgord Noir Périgueux 1984
(4) Lascaux une œuvre de mémoire Fanlac 2003
Lascaux se meurt… contaminé par Lascaux II ?
Voir, sur ce même blog, articles/patrimoine nos infos sous ce titre " Lascaux II, cancer de Lascaux?"
On le sait, tout bon journaliste doit avoir le sens du titre ou de l'accroche, maîtriser la technique du chapeau et être rompu à l'art de la chute !
Indubitablement, José Gonzalez reporter à FR3 Périgord fait preuve, en la matière, d'un talent rare ! Évoquant, au terme d'un sujet diffusé hier et consacré à l'agonie de Lascaux, la fin de non recevoir opposée par le ministère et les scientifiques, à une demande d'interview, le collaborateur de la chaîne périgourdine déclare sans ambages « C'est rassurant, la préparation d'une réponse intelligente prend du temps ! »
José ne va pas se faire que des amis dans les rangs de ceux qu'il vise par ce trait pénétrant ! Qu'il n'en nourrisse pas trop de regrets, les gens sans humour sont infréquentables !
Ch.C le 12/10/2007
Bien que personne ne se risque à l'affirmer on sait pertinemment que c'est sa copie, distante d'a peine deux cents mètres qui met en péril la grotte de Lascaux. Il en va de même, et pour des raisons identiques (proximité du site original avec son fac-similé et fréquentation touristique exponentielle) à Altamira dont les admirables peintures rupestres ont bien failli disparaître dans les années 70 et sont depuis 2001 exposées aux nuisances de la « néocueva » duplicata partiel de la caverne qui fait partie intégrante d'un grand musée de site établi à 250 mètres de la grotte ornée.
Depuis longtemps des scientifiques avisés, s'insurgent, en raison des bouleversements bioclimatiques induits, contre l'ouverture au public des cavités recelant des décors peints et (ou) gravés Aurignaciens, Solutréens ou Magdaléniens.
L'accueil des touristes s'est toujours fait au détriment des œuvres crées par les chasseurs de rennes. Délibérément, parfois, pour en faciliter la lecture. Quoi qu'en disent certains spécialistes il semble bien qu'à Villars, comme l'assurent Brigitte et Gilles Delluc (1) certaines figurations et non des moindres, ont été rafraîchies pour en améliorer la perception tandis que d'autres disparaissaient érodées par une nouvelle donne climatologique. À Teyjat aussi vraisemblablement dont les fines gravures n'étaient certainement pas à l'époque de leur découverte par Pierre Bourrinet aussi nettes qu'aujourd'hui.
Dans un récent article titré « Lascaux : La rechute » (2) Marie-Anne Sire Conservateur en chef des monuments historiques, chef de projet chargée de la coordination des travaux à Lascaux semblait prendre acte des erreurs du passé « Les difficultés rencontrées dans la grotte justifient aussi la prudence qui oriente les choix concernant les autres cavités découvertes depuis, notamment celles de Chauvet en Ardèche ou celle de Cussac en Dordogne, pour lesquelles aucune ouverture à la visite ne saurait être envisagée de manière raisonnable. »
La bonne résolution n'aura pas tenu longtemps face aux appétits des développeurs économiques. C'est ainsi que le 28 novembre de cette année le FEDER (Fonds européen de développement régional), une usine à gaz plus soucieuse de dilapidation de l'argent public que de respect du patrimoine, vient de susciter les vives inquiétudes des défenseurs du legs de nos ancêtres paléolithiques !
À l'issue du deuxième comité de programmation des fonds européens l'Europe attribue 30% d'aide sur près de 347 000 € pour financer un programme d'études de 3 ans portant sur la grotte de Cussac (Le Buisson-de-Cadouin) « afin de mesurer l'exposition aux risques de dégradation climatologique et hydrologique qui pourraient s'accroître avec une ouverture au public. »
Difficile, à la lecture de ce communiqué de presse officiel (3), d'en déduire, comme le fait , notre confrère Alain Bernard (SO édition du 29/11) que « ce sanctuaire paléolithique considéré comme le Lascaux de la gravure restera hermétiquement coupé du monde » (4)
Les bénéficiaires de la manne financière octroyée sont l'Université de Bordeaux 1, la DRAC et la DIREN dont les fonctionnaires, chercheurs, techniciens et autres chargés de mission vont s'activer ( !!!), pour apprécier la validité d'un projet aussi abracadabrantesque que la création d'un circuit automobile au cœur du Parc naturel régional Périgord-Limousin.
À quoi rime cette étude puisque la cause est entendue : toute ouverture au public d'une grotte ornée la condamne à brève échéance. Est-ce une façon « souterraine » de financer des institutions dont l'utilité, au vu de leur bilan, n'apparaît pas franchement évidente ?
La gabegie se poursuit à un rythme effréné !
1) La Grotte ornée de Villars Gallia Préhistoire Tome 17 1974
(2) http://www.cndp.fr/revueTDC/879-73324.htm SCÉRÉN-CNDP Sept 2005
(3) http://www.lot-et-garonne.pref.gouv.fr/files/lot_et_garonne/publications/510_publication.pdf
(4) http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/cussac/fr/index.htm
L'Agonie de Lascaux stimule les recherches spéléologiques et archéologiques sur la colline inspirée : Sud-Ouest, dans une récente édition, rendait complaisamment compte des investigations menées par un certain Alain Lemal, fleuriste de son état à Montignac.
Prospecteur déterminé l'homme aurait, par « imposition des mains sur un plan cadastral », décelé l'entrée d'un nouveau réseau souterrain parallèle à la « Chapelle Sixtine de la préhistoire ». Une telle éventualité est envisageable puisqu'un massif karstique est généralement affecté par une intense fissuration favorisant l'apparition de cavités. Pour peu que l'on creuse, même au hasard, il y a de fortes chances de recouper, ici et là, des galeries totalement colmatées par des alluvions argilo-sableuses ou parfois pénétrables.
La méthode employée par Alain Lemal n'est guère originale : les adhérents des sociétés spéléologiques ont couramment l'occasion de cotoyer de tels visionnaires, parfois totalement illuminés, dont les informations restent le plus souvent sans suite.
La mise au jour de la grotte ornée de Cougnac, pressentie par la radiesthésie … mais rendue accessible à la force des bras au terme de longs travaux de désobstruction relève du facteur chance. Obstrués depuis des millénaires d'innombrables porches de cavernes ne se signalent que par d'étroits orifices empruntés par les Blaireaux et les renards. Il arrive fréquemment que des salles et des galeries profondes les prolongent où, fortuitement, des vestiges archéologiques peuvent découverts.
Reste que dans l'immense majorité des cas les performances des radiesthésistes, quel que soit leur mode opératoire, ne suscitent guère l'enthousiasme. Sur le causse il ne manque pas de puits creusés parfois sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur, qui n'ont jamais donné la moindre goutte d'eau. Certains explorateurs souterrains ont aussi gardé un vif souvenir des élucubrations d'adeptes du pendule ou de la baguette de coudrier trouvant à des cavernes déjà explorées et topographiées une direction générale et des dimensions aux antipodes de la réalité !
Quoi qu'il en soit de cette pseudo découverte d'un réseau inconnu la nouvelle aura attiré dans les bois de Lascaux, la fine fleur des journalistes comme des spécialistes de la géologie, de la préhistoire et de la spéléologie…
FR3 Périgords (le S est de la chaîne) a jugé bon, Jeudi 6 décembre, de tourner un sujet sur l'examen des lieux par quelques pontes locaux. Parmi ceux-ci, Pierre Vidal, (accompagné comme son ombre par le canotier le plus célèbre de presse périgourdine, Alain Bernard) et L'hydrogéologue Philippe Malaurent.
Le premier a rappelé, sans les relativiser, les circonstances de la découverte de la grotte de Cougnac accordant de la sorte un certain crédit aux affirmations d'Alain Lemal, l'autre, d'esprit cartésien, s'est défilé en assurant que pour sa part, en l'absence de cavité visible, il ne pouvait commenter ce qui à ses yeux n'était que pures spéculations.
Comme quoi, même l'insignifiance la plus absolue d'une trouvaille hypothétique, peut donner lieu à la réalisation d'un reportage d'anthologie et fournir à d'autres l'occasion de passer à la télé !
Pour Pierre Vidal il s'agissait surtout de se rappeler au bon souvenir d'un Comité scientifique de Lascaux qui, selon lui ne serait « intéressé ni par son passé de spéléologue, ni par ses qualifications de spécialiste de la conservation de l'art rupestre ». Ce technicien renommé assure « bien connaître l'extension hypogée du réseau karstique de la grotte » et comme une autorisation de recherches va être demandée à la DRAC peut-être espère-t-il reprendre du service à cette occasion ?
Il n'est pas le seul a avoir le sentiment d'être mis sur la touche… qu'il n'en conçoive pas trop d' amertume cependant ; d'autres plus férocement ostracisé se sont vus en outre supprimer le RMI.
Cela devrait lui réchauffer le cœur : on se réjouit toujours de savoir qu'il y a plus malheureux que soi !
France info, dans son journal matinal de 8 h, a diffusé, le jeudi 10 janvier, un reportage déférent de France bleu (sic) Périgord concernant la grotte de Lascaux. La cavité, on l'annonçait à son de trompes depuis plusieurs semaines, vient de faire l'objet d'un traitement chimique censé venir à bout d'une prolifération catastrophiques de taches noires et de moisissures mettant en péril les fresques magdaléniennes. Bien évidemment selon une des scientifiques du Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques interviewée, la potion magique administrée, une sorte de « pot belge » détonnant devrait venir à bout des désordres bactériologiques engendrés tout à la fois par une ventilation défaillante et par ce satané réchauffement climatique qui a décidemment bon dos (1)
La grotte, à l'agonie, devrait être ensuite mise à l'isolement complet. Au terme de cette quarantaine de 90 jours la malade aura certainement repris des couleurs car, les docteurs Mabuse accourus à son chevet, s'emploient activement à masquer les symptômes!
Ils feraient mieux de s'en prendre à la seule cause de la pathologie : Lascaux 2 implanté à tout juste 200 m et qui accueille près de 300 000 visiteurs, bourrés de miasmes contaminants, par an.
Le remède est simple et d'une grande facilité de mise en œuvre : trois coups de bulldozer et une bonne couche de béton sur l'entrée et tout devrait rentrer rapidement dans l'ordre.
(1) en 20 000 ans évidemment le climat n'a pas varié ne serait-ce que d'un demi degré ce qui explique que les peintures soient parvenues jusqu'à nous dans un remarquable état de fraîcheur ! En guise de consolation on pourra toujours se dire qu'il vaut mieux entendre ça qu'être sourd !
Depuis le 4 février (2009) Lascaux II accueille de nouveau le public . La volonté exprimée du Ministère de la culture de sanctuariser la colline reste lettre morte face aux appétits financiers de la Semitour et du CG24. Personne n'ignore pourtant que le fac-similé est la cause primordiale du cancer qui ronge inexorablement l'original distant simplement de deux cents mètres.
Comment douter de son impact désastreux sur les peintures de la chapelle Sixtine de la préhistoire puisque chaque année près de 300 000 visiteurs déambulent dans les étroits couloirs du clone du sanctuaire magdalénien ?
L'État qui a laissé la bride sur le cou au Conseil général de la Dordogne n'a que trop tardé à réagir et n'envisage toujours pas de lui imposer la fermeture indispensable du site, alors même que Lascaux entre en agonie sans que s'émeuvent pour autant Conservateur, comité scientifique, et tout l'aréopage incompétent qui, à un titre ou à un autre, devait veiller sur ce véritable trésor de l'humanité .
Si la décision est prise de créer plus loin, un nouveau fac-similé celui-ci ne devrait pas voir le jour avant le milieu, voire la fin de la prochaine décennie. D'ici là on peut redouter la disparition de fresques polychromes peintes il y a 18 000 ans.
Cette perspective redoutable M. Jean-François Kraft, le préfet de l'Ardèche l'a prise en compte lorsqu'il a eu, en janvier 2005 à trancher sur le choix du site retenu par l'ERGC (Espace de restitution de la grotte Chauvet) pour y créer un duplicata de ce joyau de l'art préhistorique qu'est la caverne de Pont-d'Arc découverte en 1994. Reprenant à son compte les arguments des environnementalistes qui s'alarmaient de la menace que représenterait l'ERGC pour l'écosystème de la vraie grotte il a purement et simplement rejeté le projet porté par le Conseil général de l'Ardèche stigmatisant une implantation dont la trop grande proximité avec l'original (800 m pourtant pour le site de La Marthe,à Pont d'Arc, contre 200 m à Lascaux) mettait en danger ce dernier.
La fermeté a payé et le duplicata sera délocalisé !
Pour Lascaux, hélas il est trop tard voilà plus d'un quart de siècle que les périgourdins, jouant aux apprentis sorciers, ont fait le choix désastreux d'une réalisation de la copie à deux pas de l'original, pire, aujourd'hui, en refusant de fermer Lascaux II ils ravissent aux talibans Afghans, destructeurs des bouddhas de Bamiane leur première place au championnat du monde des iconoclastes !
Lire aussi Les talibans du CG24 détruisent Lascaux !
Selon notre confrère Sud-Ouest qui l'affirme sans ambages dans son édition Dordogne du 4/4/2009 La colline de Lascaux serait « désormais sanctuarisée »
Ah bon ? On croyait pourtant que Lascaux 2, clone de l'original et cause essentielle(1)de la disparition des peintures magdaléniennes de ce dernier, venait, en dépit de l'agonie de La Chapelle Sixtine de la préhistoire, de rouvrir ses portes !
Rappelons aux journalistes du quotidien que si les commentaires mensongers sont « libres » les faits eux sont « sacrés » comme l'affirme, sans pour autant être mise en pratique, la fière devise publicitaire du journal !
(1)en fonction de son incroyable proximité -200 m- et de sa fréquentation populacière -près de 300 000 visiteurs/an-
Les talibans du CG24 détruisent Lascaux !
« Cet héritage d'hier, legs des premiers hommes (sic), il importe de le … convertir en richesse »
Bernard Cazeau 2008
Depuis 2 ans que nous (1) le clamons sur tous les tons, les lecteurs d'Argentine24 et de Beaufpointcom ne l'ignorent plus : c'est bel et bien Lascaux 2 qui cause la disparition quasi inéluctable des extraordinaires fresques polychrome de « la chapelle Sixtine de la préhistoire ».
Si chacun y va de ses solutions d'apprentis sorciers pour éradiquer les moisissures noires personne, en revanche, ne désigne clairement leur origine. Il apparaît cependant, à l'issue du symposium international qui s'est tenu fin février à Paris que le ministère penche désormais pour une sanctuarisation totale de la colline de Lascaux. Il est grand temps d'appliquer une mesure jugée indispensable par Séverin Blanc, Guy Gaudron, Raymond Lantier et Denis Peyrony (2)… dès août 1947 !
Après 26 ans d'exploitation intensive (jusqu'à 300 000 visiteurs par an) son clone, criminellement implanté contre toute logique environnementale à 200 mètres du sanctuaire original, pourrait, à l'horizon 2014, être fermé au profit d'un Lascaux 3 (ou 4 puisque le "Lascaux révélé" de la Semitour présenté initialement comme la préfiguration d'une copie conforme de la grotte, ira faire la retape au "prehisto-parc du Thot") aménagé sur un autre site.
Abandonnée depuis sa découverte, en 1940, à la cupidité, l'incurie et l'irresponsabilité du ministère des « Beaux-arts » puis de la Culture, de préhistoriens arrivistes, d'architectes désinvoltes de Bâtiments de France, de techniciens sans grandes compétences puis à la rapacité du Conseil général de la Dordogne, Lascaux agonise. La date butoir de l'été 2009 fixée par l'UNESCO pour déclarer la cavité « patrimoine mondial en péril », si aucun remède ne parvient à endiguer la prolifération des taches noires qui rongent les peintures, approche à grands pas.
Une telle décision, même si elle heurte les milieux officiels de l'archéologie hexagonale, s'impose de toute urgence. Elle délivrera la grotte de la férule d'un conservateur laxiste et sans autorité et la tirera des griffes d'un comité « scientifique » aux méthodes plus que contestables… qui auront porté le coup de grâce à cet exceptionnel et irremplaçable chef d'œuvre de l'humanité !
Pourtant, malgré l'imminence de la sanction envisagée par l'UNESCO et en dépit de l'inexorable détérioration des peintures paléolithiques, le département de la Dordogne ne semble toujours pas vouloir renoncer aux dividendes de Lascaux 2, sa poule aux œufs d'or, qui demeurera ouvert pendant au moins 5 ans encore !
Il n'est pas question, pour l'heure, de noyer sous des flots de béton, seule mesure raisonnable, l'entrée du fac-similé source évidente des déréglements bioclimatiques affectant son modèle. L'exécutif local qui dépense sans compter pour l'entretien de sa dispendieuse danseuse, le PIP (Pôle international de préhistoire) structure nébuleuse en charge paraît-il d'une mission de médiation, risque fort de se hisser d'ici peu sur la plus haute marche du championnat du monde des iconoclastes, juste devant les talibans qui ont volontairement détruit les bouddhas de Bamiane ! (3)
Sic transit gloria mundi !
Christian-Alain Carcauzon le 4/3/09
(2) Ces 4 membres d'une commission chargée de négocier l'achat de la caverne par l'État envisageaient d'acquérir également les 80 hectares environnants pour une complète protection du site.
(3) En poursuivant, en dépit de toutes les mises en garde, l'exploitation touristique de Lascaux 2 le CG24 n'est pas moins innocent d'une perte irréparable que ses homologues afghans le furent en leur temps. Fermée au public depuis 1963 le sanctuaire original s'était doucement remis des maladies verte et blanche. C'est donc bien le fac-similé distant de 200 m et ses presque 300 000 visiteurs qui sont la cause prépondérante des nouvelles pathologies bio-climatiques qui vont emporter le fabuleux décor pariétal magdalénien !
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